À l’ouverture de la révision des listes électorales, en décembre 2022, le Président de la Commission électorale indépendante annonçait les couleurs. Ne jouissant toujours pas de leurs droits civiques, Laurent Gbagbo et son ex codétenu Charles Blé Goudé n’ont pas la qualité d’électeurs.
S’ils sont de retour en Côte d’Ivoire et ont repris, chacun de son côté, leurs activités politiques, Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé connaissent des fortunes diverses. Après avoir lancé un nouveau parti politique, Laurent Gbagbo s’apprête à engager ses partisans dans la première élection locale depuis plus de dix ans d’absence sur le terrain politique. Charles Blé Goudé, quant à lui, s’est engagé dans une campagne de « réconciliation » et préfère attendre avant d’engager son parti dans une élection. Tous deux ont fait acte de réinscription sur les listes électorales en décembre dernier mais n’auront pas gain de cause.
Impasse Selon le Président de la Commission électorale indépendante (CEI), le Code électoral précise qu’on ne s’inscrit qu’une seule fois sur les listes électorales et que l’inscription, en principe, se fait à vie, « sauf dans deux cas ». Elle est suspendue quand l’on est « déchu de ses droits civils et politique » et est « suspendue définitivement en cas de décès ». Dans le cas de celui qui est déchu de ses droits civils et politiques, après exécution ou bien si le motif qui justifiait sa déchéance disparaît, soit la Commission électorale prend l’initiative de l’inscrire, soit lui-même vient le faire à l’occasion du contentieux lorsqu’il aura constaté que son nom n’y figure pas.
Après avoir obtenu une grâce présidentielle en août 2022, Laurent Gbagbo continue de réclamer « une amnistie » afin de lui permettre de participer pleinement au différents processus électoraux à venir. Si cette situation perdure, il sera écarté d’office de l’élection présidentielle de 2025 pour laquelle il se prépare, le Code électoral ivoirien stipulant que nul ne peut être éligible s’il n’est électeur. Une sorte d’épée de Damoclès qui pèse au-dessus de sa tête et qui lui impose un « autre combat ». Des observateurs politiques s’interrogent aussi sur la participation ou non de son parti aux élections locales à venir. Un boycott, qu’il soit « actif ou pacifique », pourrait à nouveau crisper un climat politique largement apaisé depuis le retour de Laurent Gbagbo et de Charles Blé Goudé.
Source : Journal Du Mali