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L’insécurité gagne du terrain au Burkina Faso

24 militaires burkinabés ont été tués lundi 19 août dans la province septentrionale du Soum, par des « groupes armés terroristes ». C’est un nouveau signe de la dégradation de la situation dans ce pays du Sahel, frontalier du Mali et du Niger. Cette situation entraîne des déplacements de population.

L’armée burkinabée, cible des djihadistes

C’est une nouvelle preuve de la dégradation de la situation sécuritaire au nord du Burkina Faso. L’armée burkinabée a indiqué que 24 militaires ont été tués, sept blessés et cinq disparus, lundi 19 août lors d’une « attaque d’envergure » de « groupes armés terroristes » dans la province de Soum.

« Les assaillants ont effectué plusieurs tirs à l’arme lourde, incendiant une grande partie du camp de base et des engins », a précisé à l’Agence France-Presse (AFP) une source sécuritaire. « En réaction à cette attaque barbare, une vaste opération aérienne et terrestre de ratissage a permis de neutraliser de nombreux assaillants », a assuré l’état-major.

Jusque-là, la plus grave attaque djihadiste perpétrée contre l’armée burkinabée avait fait 12 morts à Nassoumbou, également dans la province du Soum, en décembre 2016. Une quarantaine d’assaillants, à bord de véhicules pick-up et de motos, avaient alors attaqué un poste militaire situé à une trentaine de kilomètres du Mali.

L’armée burkinabée avait aussi subi un revers sans précédent en mars 2018, lorsqu’une attaque djihadiste avait dévasté son état-major général, au centre-ville de la capitale Ouagadougou, faisant huit morts.

Aide alimentaire d’urgence pour 700 000 Burkinabés

Le Burkina Faso s’enfonce depuis quatre ans et demi dans une spirale de violences, attribuées à une douzaine de groupes, certains affiliés à Al-Qaida et d’autres à Daech. L’insécurité gagne à partir des zones frontalières avec le Mali et le Niger, dans le nord et l’est du pays. Ces attaques djihadistes ont fait plus de 500 morts. Mi-juillet, les autorités ont prorogé de six mois l’état d’urgence, en vigueur depuis décembre 2018 dans plusieurs provinces du pays.

Ces derniers mois, dans le nord du Burkina, les civils étaient les premières cibles des djihadistes. Quinze personnes ont péri fin juillet dans l’attaque du village de Diblou, et en juin, au moins 51 personnes ont été tuées dans quatre attaques.

Les forces burkinabées semblent incapables d’enrayer ces attaques des djihadistes qui étendent leur influence. Ils disposeraient de plusieurs centaines de militants armés dans le pays. Cinq États du Sahel (Mauritanie, Mali, Niger, Burkina Faso et Tchad – le G5 Sahel) ont constitué une force militaire multinationale pour lutter contre les multiples groupes qui sévissent dans la région. Mais l’organisation semble incapable de monter en puissance.

Cette guerre qui ne dit pas son nom a des conséquences immédiates dans la vie quotidienne des Burkinabés. Le Programme alimentaire mondial (PAM) constate que l’insécurité croissante a fait fuir 240 000 personnes de leur domicile et entraîné la fermeture de centres de santé et d’écoles.

L’organisation internationale a décidé de fournir une aide alimentaire d’urgence à 700 000 Burkinabés. « Le Burkina Faso est confronté à une urgence humanitaire en raison de l’insécurité croissante dans plusieurs régions du Sahel. C’est un réel problème de sécurité alimentaire, en particulier pendant la période de soudure, entre juin et septembre, lorsque la nourriture se fait rare avant la prochaine récolte », résume Hervé Verhoosel, au PAM.

Source: la-croix.com

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