Le légendaire musicien malien Percé est mort à l’âge de 66 ans. Artiste à la voix d’or, Mamadou Doumbia a consacré sa vie à la musique, laissant derrière lui une œuvre immense.
Une bête de scène aux costumes traditionnels, il a bercé l’enfance de plusieurs générations de Maliens portés auparavant sur la musique zaïroise ou cubaine.
Le Super Biton de Ségou était l’un des grands orchestres du Mali des années ’70 et ’80.
L’origine du groupe se trouve dans la création d’orchestres et de troupes traditionnelles qui devaient représenter les régions de ce pays vaste pendant les Semaines Nationales, qui vont devenir des Biennales à partir des années 1970. L’orchestre moderne qui se crée dans la ville historique de Ségou s’avère particulièrement performant dans le cadre de ces compétitions. A la première Biennale en 1970, l’Orchestre Régional de Ségou remporte plusieurs prix.
La musique de Super Biton est pleine d’énergie, les rythmes bambara étant plus chauds et ébouriffants, ce qui la distingue de la musique malinké. Des chanteurs puissants tels que Mamadou Percé Doumbia, Toussaint Siané et Papa Gaoussou Diarra (Papus), la guitare de Mama Sissoko et bien entendu les cuivres du chef d’orchestre Amadou Bâ et de Mamadou ‘Blick’ Diarra, ce sont eux les piliers de l’édifice Super Biton. A
près avoir enregistré quelques albums, Super Biton entame une tournée internationale en 1986, qui les emmène en Europe de l’Ouest. Au milieu des années 80, les temps sont devenus durs, à la fois sur le plan financier, technique et artistique, et après la tournée européenne, le chef d’orchestre Amadou Bâ quitte le Super Biton. Son départ est un coup dur et le Super Biton tombe dans une situation qui est quasiment une désintégration. Certains membres du groupe se retire de la musique, d’autres partent à la recherche de nouvelles aventures et se lance dans une carrière en solo.
Le chanteur Percé, par exemple, s’installe en France et après avoir enregistré un ou deux albums, il n’est plus actif dans la musique.
Depuis 2008, Super Biton s’est reformé et ceci semble avoir un rapport avec l’annuel Festival sur le Niger, où ils assurent chaque année le concert de finale. Parmi les membres sont Mama Sissoko, Toussaint, Papus, Cubain et le doyen survivant Mamadou ‘Coulou’ Coulibaly, à côté de nouveaux recrutés. Toussaint Siané s’en est allé l’année dernière terrassé par une courte maladie.
Source: L’Informateur