L’information ou l’intox, c’est selon, circulait déjà dans certains cercles de Bamako, mais on faisait comprendre que l’avion en question aurait été prêté à Karim Keïta pour effectuer quelques déplacements.
Après quelques voyages certainement pour tester la performance de sa nouvelle acquisition, rapporte-t-on, c’est loin de nos yeux indiscrets, plus précisément à Abidjan, que le fiston national aurait choisi de mettre son avion à l’abri. En effet, le mercredi dernier un Falcon 900 a atterri à Bamako-Senou, venant de Niamey, avant de disparaître de la nature. Mais puisque « Le Sphinx » a un réseau international puissant, depuis que l’information nous est parvenue, nous avons démarré nos investigations pour en savoir davantage.
Plusieurs sources disent que c’est un avion de couleur blanche et de type Falcon 900. D’autres même ajouteraient qu’il aurait appartenu à Afrijet, la société de Tomi Michel basée au Gabon. Rappelons-nous que c’est à bord d’un de ces avions de la même compagnie, un Falcon aussi, que le candidat à l’élection présidentielle de 2013, Ibrahim Boubacar Keïta, a mené sa campagne électorale.
Selon nos sources, le Falcon 900 aurait été cédé au prix de 12 millions d’euros, soit près de 8 milliards de nos francs et Karim Kéïta aurait déjà payé la moitié. Le reste devant être réglé sur plusieurs années car il envisagerait de mettre l’avion en exploitation pour le rentabiliser.
La société Afrijet opérait il y a peu avec une flotte essentiellement composée d’avions Falcon : 3 Dassault Falcon 900 et 1 Dassault Falcon 50. Rappelons que l’un des administrateurs de cette société a été cité dans l’affaire de l’acquisition de l’avion présidentiel Ladji Bourama Air Force One, il s’agit d’un certain Gaffa Joly qui avait raflé au passage près de 2 milliards pour avoir servi de simple intermédiaire.
Le Falcon 900 est un avion d’affaires triréacteur de la gamme Mystère-Falcon du groupe français, Dassault Aviation. Le premier vol a été effectué le 21 septembre 1984 depuis l’aéroport Bordeaux-Mérignac. L’avion obtint son certificat de navigabilité de la DGAC le 14 mars 1986 (21 mars 1986 pour sa certification de la FAA). La première version est le 900 A équipé des moteurs TFE 731-5AR et permet de franchir plus de 7 000 km. Le Falcon 900 A était appelé « Falcon 900 » tant qu’il n’existait pas d’autres versions. 103 exemplaires ont été produits et vendus (plus deux prototypes).
Depuis lors, il y a eu plusieurs versions : en 1991, le Falcon 900 B, avec 74 exemplaires ont été produits et vendus. Le Falcon 900Ex dont le 1er vol a été effectué le 1er juin 1995. 125 exemplaires ont été produits et vendus. Le Falcon 900C en 1998 avec 13 exemplaires produits et vendus. Arrive par la suite le Falcon 900 MPA, une variante, mais très proche du Falcon 900Dx, principalement destinée aux services de sécurité car dimensionnée pour les opérations de patrouille et d’intervention maritime, permet l’embarquement de deux missiles air-mer Exocet AM39, ainsi que deux torpilles légères. En 2003, est lancé le Falcon 900Ex EASY. Ensuite en 2005, le Falcon 900DX EASy avec son premier vol le 13 mai 2005. En 2010, c’est autour du Falcon 900LX dont le premier vol a eu lieu en mai 2010.
« Le Sphinx » respectueux de son axiome, à savoir la vérité le plus haut phare de la déontologie journalistique, a joint Karim Kéïta, actuellement hors du Mali. Il s’est gondolé de rire et nous a affirmé haut et fort qu’il n’a ni acheté, ni loué, ni emprunté un avion. Voilà qui est clair et nous le croyons sur parole. Ne dit-on pas que l’avenir est le meilleur juge.
Affaire à suivre !
La rédaction
