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L’infirmité ne doit pas être un obstacle : « Chaque personne doit travailler et manger à la sueur de son front », selon Yacouba Kaboré, fabricant de « lits piqués ».

L’infirmité ne doit en aucun cas être un obstacle pour l’atteinte de nos objectifs dans la vie. C’est du reste ce que pense le jeune Yacouba Kaboré, fabricant de « lits piqués » basé aux encablures du Centre National  de Presse Norbert Zongo. Il en veut pour preuve la malformation à la pointe de son pied droit, qui ne l’empêche pas de mettre en œuvre ses projets. Même s’il éprouve certaines difficultés pour effectuer ses déplacements, Yacouba Kaboré rappelle que cette malformation ne doit pas et ne peut pas brouiller son rêve d’être un grand chef d’entreprise, employeurs de plusieurs personnes. Pour l’instant, notre interlocuteur est seul dans son atelier de fabrication de « lits et chaises piqués ».

Tout a commencé il y a six (6) ans de cela. Mare de toujours dépendre de ses parents qui peinent souvent à joindre les deux bouts au village, Yacouba Kaboré migre vers la capitale burkinabè (Ouagadougou) où il décida d’apprendre un métier qui lui permettra de gagner sa vie et mieux, de permettre à ses parents de vivre décemment et dignement. Il s’investit dans la fabrication des lits piqués par des fils plastiques. Cet apprentissage lui coûta 50 000 FCFA.

Après quelques années d’apprentissage le jeune Kaboré décida de mettre à profit ses connaissances. Il fut employé dans un atelier où il percevait 25 000 FCFA le mois. Il y passa une année entière avant de se lancer dans le domaine de la fabrication des mannequins. Après douze mois d’apprentissage, Yacouba Kaboré s’est vu contraint de renoncer à ce métier qui selon lui, était contraire aux règles de sa religion. Il décida donc de poser sa valise chez un autre « patron » où il percevait 750 FCFA sur chaque lit qu’il tisse. « (Le patron) me paye chaque soir en fonction du nombre de lits que j’ai tissé », confie-t-il. C’est avec cet employeur qu’il a pu mettre sur pied son atelier.

Les sacrifices d’aujourd’hui préparent le bonheur de demain. Pour la bonne marche de son activité, Yacouba Kaboré reconvertissait ses revenus dans le matériel et matériaux de travail. Chaque jour il est à la tâche. Il tisse deux à trois lits par jour. Les ventes se font en gros et en détails. Il peut même en tisser plus de quarante (40) chaque mois. « Ça dépend du marché »,précise-t-il.

Chaque personne doit travailler à gagner dignement sa vie

Pour vivre heureux et digne, toute personne doit gagner son pain à la sueur de son front, selon Yacouba Kaboré expliquant que lorsque l’on travaille, même avec les moyens de bord, l’on a plus la chance d’être épaulé par une tierce personne que lorsque l’on fait de la mendicité sa profession. « Quand tu passes le temps à quémander, tes recettes se limiteront à 50F, 100F, etc. Tu perdras même ta dignité. Mais quand tu travailles tu gagnes plus », a-t-il soutenu, indiquant de ce fait que chaque personne sur cette terre doit éviter de toujours faire la courbette pour gagner sa vie.

Avec son atelier embryonnaire, Yacouba Kaboré dit n’avoir jamais reçu de financement d’une quelconque institution financière et moins d’une association. Mais il souhaite avoir des soutiens afin de booster ses activités. « Si j’avais eu des financements ç’allait renforcer mon atelier », a-t-il dit. Pour mieux organiser son travail, Yacouba Kaboré qui n’avait pas été scolarisé par ces parents, s’est inscrit en cours du soir où il évolue aujourd’hui au CP2. Aujourd’hui, avec son activité, il arrive à subvenir à certains besoins de ses parents au village.

Armand Kinda

entreprendreaufaso.com

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