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L’inculpation du capitaine Konaré : L’innocence coupable d’un soldat vertueux

L’on croyait l’action  anodine quand  un plongeon exfiltrait des rangs de l’armée d’indélicats militaires ayant poussé le toupet à défoncer le portail de la forteresse de Kati.

capitaine amadou konare junte kati cnrdre

 

 

Vite, déchantés serons-nous, lorsque, ce qui passait être la quadrature du cercle est vite cernée par la justice. La témérité d’un juge d’instruction est passée par là. Sauf que ses récentes prises laissent présager le scénario d’une marche sur des œufs.
L’inculpation des généraux Yamoussa CAMARA, Sidi TOURE et du Capitaine Amadou KONARE ne devrait pas en être moins.

De quoi pourrait – il s’agir ?

Depuis la fameuse mutinerie du 30 septembre 2013, une vaste compagne d’arrestation s’est opérée dans le rang des militaires, notamment ceux reconnaissables sous l’appellation des ex putschistes.

A la faveur de cette opération, plus d’une trentaine de militaires tous grades confondus se sont retrouvés dans les mailles de la justice selon une enquête menée de mains de maître par le magistrat de renom Yaya Karembé.

Dans le feu de l’action, un militaire conscient de son innocence et pétri des vertus de probité morale se rend de lui-même à la sécurité d’état. Le Capitaine KONARE, c’est de lui qu’il s’agit, de son propre chef, se soumettra au rituel de questionnaires portant sur tout ce qu’il est sensé savoir des évènements du 30 septembre 2013.

Si ses propos du jour n’ont pas convaincu ses interlocuteurs, les frères d’armes comparus à sa suite l’auront lavé de toute présomption de culpabilité dans cette affaire.

C’était un après midi de dimanche 13 octobre 2013. Suite à quoi, il va se faire conduire à la gendarmerie du camp I et gardé en ces lieux sous le prétexte insidieux de lui garantir une sécurité certaine, ainsi qu’il s’est laissé entendre.

Depuis, de l’eau a coulé sous le pont et, sous ses yeux auront défilé un à un les différents acteurs qui se sont fait illustrer dans le coup de force contre la forteresse de Haya Sanogo le 30 sept 2013 et, chemin faisant, les têtes de proue du tristement célèbre cas de l’affaire dite des bérets rouges au cours duquel 21 bérets rouges ont été portés disparus avant que leur corps, ou ce qu’il en restait aient été découverts dans des fosses communes à Diago, au cimetière de Hamdallaye et où encore.

Fallait-il en attendre d’avantage pour que le couperet tombe sur ceux-là estimés d’il y a peu être au dessus de toute interpellation ?

L’arrestation, puis l’inculpation des Généraux Amadou Haya SANOGO,  Sidi TOURE, l’ex Directeur de la sécurité d’Etat et Yamoussa CAMARA ex chef d’Etat Major particulier de la présidence sont passés par là. A leur charge, sont retenus les chefs d’inculpation d’assassinat et complicité d’assassinat.

Dans la même mouvance, le 14 février 2014, le capitaine Amadou Konaré comparaissait devant le juge d’instruction pour s’entendre signifier son inculpation et les motifs y afférents.

Visiblement, la mine patibulaire du soldat ne trahissait pas l’énorme surprise qui venait de s’abattre sur lui. La raison réside dans le fait qu’il était loin de se reconnaître dans la charge qu’on lui reprochait, notamment la complicité d’assassinat.

Loin de nous attarder sur cette procédure qu’il convient d’appeler une bombe à retardement sous un vocable bien connu des militaires, il n’en est pas pour le moins ahurissant dès lors qu’il laisse penser à une espèce d’un poids pour deux mesures.

En effet, comment comprendre l’arrestation d’éléments pour faits actifs ou passifs dans un drame opéré sous les cieux d’un pays où exerçaient, en son temps, un Président de la République, un Premier Ministre plein pouvoir et même un Président de l’Assemblée Nationale.

Dans un contexte de recevabilité, en la forme, une opinion s’accorderait à donner quitus à une procédure visant à traquer des sous-fifres, de quelque grade qu’ils soient.

Cependant, au fond, elle pourrait  s’abstenir de toute caution à une démarche qui met aux arrêts un ministre de la défense dans le cas spécifique des bérets rouges, tout en passant le regard sur un Président de la République.

Celui là même affublé de la charge régalienne de chef suprême des armées ainsi qu’il s’en était prévalu pour élever des officiers au grade supérieur de général.

Dès lors, on ne peut s’empêcher d’être regardant sur une facette et non des moindres d’une mesure aux saveurs hautement sélectives. Et, dans la même dynamique, porter une réflexion sur ce qui pourrait être des sous-entendus dans cette nébuleuse.

Entre autres, la mesure tendant à mettre aux arrêts  toutes personnes impliquées dans les évènements de mars 2012, ayant coûté la descente dans les précipices du général Amadou Toumani TOURE et son règne.

Perçu sous cet angle, le cas du Capitaine KONARE comme pour bien d’autres pourrait s’accommoder de notre compréhension. Ecroué pendant six mois à la gendarmerie du camp I, le capitaine ne s’était pas privé de regards sur toutes les interpellations se rapportant au dossier justifiant sa présence.

Il ressort de tous les témoignages, l’absence de toute implication du soldat dans les deux évènements gravissimes qui auront, un moment, coupé le sommeil aux maliens.

Comment ne pas s’en convaincre dès lors que le Général Haya lui-même n’a pas manqué d’abonder dans le même sens. Un devoir d’honnêteté qui lui valait de reconnaître avoir mis à l’écart des affaires celui qui s’était vite vu porter le chapeau de numéro 2 pendant qu’il n’en était rien.

Il apparaît dès lors que le motif qui a prévalu à son inculpation est à rechercher dans un schéma outre que celui qui lui aura été notifié le 14  février 2014.

Ce jour, à la question de cerner les contours de sa complicité, il lui sera répondu son manque de courage à dénoncer les dérapages du moment.

En voilà qui est embarrassant et pour la simple raison qu’il parait d’une stupidité criarde que de se présenter devant un Dioncounda TRAORE à l’époque pour désavouer des actes posés par Amadou Haya SANOGO.

Sinon à qui d’autre pourrait –on bien se référer à moins de se porter candidat au suicide. L’exemple ne fait-il pas lésion de la mésaventure de toute personne ayant poussé l’outrecuidance à se mettre au travers du chemin du célébrissime Général ?

A tout le moins, cette arrestation frise un ridicule perceptible dans la métaphore de qui veut tuer son chien l’accuse de rage. Du coup, on pourrait à juste titre se poser la question de savoir s’il ne s’agit pas pour le magistrat instructeur de se faire bonne note pour se maintenir dans la gestion d’un dossier qui, au propre ne lui reviendrait pas en raison de ses affinités avec celui sur qui il met les grappins.

Au demeurant, l’épreuve de courage serait à situer dans un tout autre contexte notamment la mesure tendant à mettre hors d’état de nuire tous les ayants pris part active dans les évènements de mars 2012.

Auquel cas, un regain de courage est nécessaire aux hautes autorités pour désavouer la loi d’amnistie accordée pendant la période transitoire aux acteurs de mars 2012. Si ce schéma était retenu, la liste d’inculpation est loin de se boucler, du moins en de si bon chemin. Suivez mon regard.

Aly Diarra

Source: Pays Emergent

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