Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne

Limogeage de Tieman Hubert Coulibaly: Un duel gagné par Boubèye !

Le gouvernement de la République a été remanié le samedi 3 septembre 2016. L’acte met fin à une guéguerre qui a opposé, ces derniers jours, Tiéman Hubert Coulibaly, ministre de la Défense, à son cousin à plaisanterie et ancien titulaire du portefeuille, Soumeylou Boubèye Maïga. Les deux hommes avaient une vision opposée de la défense nationale. Celui-ci recommandait plus de mobilité, celui-là mettait en avant la nécessité de reconnaître des succès remportés, difficilement et dans l’anonymat. L’attaque et l’occupation de la localité de Boni ont amené le Chef suprême des Forces armées à intervenir. Il est intervenu en mettant fin aux fonctions de Tiéman Hubert Coulibaly. En le limogeant. Le « duel » a  donc tourné à l’avantage de Soumeylou Boubèye Maïga : alors qu’il a bénéficié d’une promotion, son rival se voit destitué.

moustapha ben barka soumeylou boubeye maiga presidence koulouba

Ironie du sort : le verbe « limoger » n’est pas sans lien avec l’efficacité militaire. Le verbe dérive du nom propre Limoges, nom d’une ville française, célèbre par sa fine porcelaine certes, par son artisanat de l’émail et des vitraux, mais aussi, pour ce qui  concerne l’actualité, par le fait qu’en 1914 le généralissime Joseph Joffre y plaça en résidence des officiers français jugés inefficaces. Tiéman Hubert Coulibaly aurait-il été un ministre inefficace ? L’avenir le dira. Pour l’instant, retenons un fait : notre armée souffre des conséquences d’une faute, une forme de pacifisme de mauvais aloi ayant conduit à l’abandon de l’outil de défense et à la négligence de la formation appropriée des ressources humaines.

Des noms de localité ont, aujourd’hui, une résonnance négative : Ténenkou, Nampala, Douentza, Boni ,Gourma Rarhous, Baguineda…, la liste n’est pas exhaustive. En une année, entre le 5 juin 2015 et le 15 juin 2016, 191 attaques terroristes ont été perpétrées sur le territoire national, occasionnant, au bas mot, 385 morts. Le peuple, comme les populations, comprend difficilement ce qui se passe.  Quatre exemples suffisent pour retenir la responsabilité, non de la troupe, mais du commandement. A Nampala et à Boni, la troupe a été surprise par les assaillants, voilà qui dénote un extrême manque de vigilance ; à Ténenkou et à Douentza, des soldats ont été abattus alors qu’ils tentaient de dégager des véhicules embourbés, cela dénote une ignorance du terrain.

Nous ne sommes pas experts dans les arts de Mars. Mais le rappel d’un exemple suffit à prouver l’efficacité de notre armée en une période déterminée de notre histoire.

Taoudéni est reconnu comme localité productrice de sel gemme. Dans le courant des années 1960, l’Etat-major y avait installé un poste militaire. Un contingent de 40 militaires y assurait la sécurité des mineurs bellahs et la protection des azalaï contre les rezzou des Regueilbat originaires du Sahara Espagnol de l’époque. Le poste de Tadouéni était en contact radio avec Bamako, 24 heures sur 24 heures. Personnellement, le général Soumaré suivait ce qui s’y passait au jour le jour, veillait au ravitaillement correct de la troupe, à la rotation des contingents qui intervenait tous les 90 jours. La leçon à tirer de cela est que le soldat se savait adosser à des chefs soucieux, aussi bien de sa sécurité que de son bien être en mettant à sa disposition le nécessaire pour s’acquitter de sa mission. Aussi, ne peut-il que se sacrifier pour la patrie.  L’exemple est à méditer.

Hubert Tiéman Coulibaly a quitté le gouvernement. « Quand le bras faillit, on punit la tête. » Telle est la dure règle à supporter dans l’exercice des hautes charges. Cependant, plus que jamais, la troupe a besoin de notre confiance et de notre soutien. Posons la question : qu’est-ce que cela aurait donné si aucun soldat n’était présent sur le terrain ? Des jeunes gens bien formés, bien équipés, placés dans les conditions requises, assureront à n’en pas douter, la défense et la sécurité des personnes et des biens, facteur indispensable à tout développement socio-économique. Avec les dernières mesures prises, Coulibaly n’était-il pas en train de travailler dans ce sen ? Boni a précipité sa chute. Que cela ne nous empêche de rester unis comme un bloc sans couture derrière nos jeunes soldats.

LA REDACTION

Source  : LE SURSAUT

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne
Ecoutez les radios du Mali sur vos mobiles et tablettes
ORTM en direct Finance