Dans une interview qu’elle a nous accordée, l’infatigable commandant de la brigade territoriale de Ouezzindougou, le lieutenant Fatoumata Mariko, nous décrit sa compréhension du 8 mars, mais aussi de ce qu’elle pense de la nouvelle loi accordant désormais 30% des postes électifs et nominatifs aux femmes.
Présentez-vous à nos lecteurs ?
Je suis le lieutenant Fatoumata Mariko. Je suis de la gendarmerie et présentement je suis le commandant de la brigade territoriale de Ouezzindougou.
Quelles sont les missions essentielles de la gendarmerie?
Pour ce qui est de la mission essentielle de la gendarmerie, la gendarmerie est une force d’élite d’abord et nos missions sont basées particulièrement sur la protection de la population et de leurs biens. La sécurisation des personnes, la défense du territoire en cas de besoin.
Quelles sont les problèmes majeurs rencontrés généralement par le personnel féminin ?
Les problèmes majeurs pour le personnel féminin, je pense que ce sont les mêmes difficultés qu’elles rencontrent ailleurs. Mais précisément à la gendarmerie par exemple, du côté de la formation, souvent nous ne bénéficions pas de la formation au même pied que les hommes. Les stages à l’intérieur comme à l’extérieur, le choix n’est pas porté sur le critère des femmes.
Que vous inspire la nouvelle loi accordant 30% de postes nominatifs et électifs aux femmes ?
Vous savez, le monde est dans un état où les femmes doivent se faire valoir. Le monde est même arrivé à un état où l’émergence de la femme a vu le jour. Par rapport à la nouvelle loi accordant 30% de postes nominatifs aux femmes, c’est un droit de la femme. Je pense que ces 30% sont des mesures d’accompagnement que l’Etat peut faire, mais en dehors de ça, je pense qu’il est temps de mettre à coté la discrimination faite aux femmes.
Au-delà du caractère festif, que doit représenter le 8 mars ?
Déjà le 8 mars est la journée internationale du droit de la femme, contrairement à ceux qui pensent que les femmes doivent rester à la maison, à ne pas travailler. Je ne pense pas que ça soit cet esprit. A mon avis, c’est la journée internationale du droit de la femme. C’est une journée où les femmes doivent montrer qu’elles ont droit au travail ; qu’elles doivent travailler sur le même pied que les hommes et réclamer en tout cas des positions propres à elles. C’est une journée pour montrer l’émergence de la femme partout dans le monde.
Votre dernier mot à l’endroit des femmes maliennes particulièrement les femmes porteuses d’uniforme ?
Je salue toutes les femmes du monde entier. Tout ce que je peux dire quel que soit le domaine que tu fais, je dirai qu’il est temps pour nous les femmes de se faire valoir au-delà des tâches ménagères, de montrer aux gens que nous avons des valeurs, de croire à leur rêve de travailler, de persévérer dans toute chose qu’elles entreprennent.
Gaoussou Kanté