« Nous vous informons que nous cessons d’exercer nos fonctions exécutives, présidentielles et ministérielles », a annoncé le gouvernement de Khalifa Ghweil, soutenu par la coalition de milices Fajr Libya et basé à Tripoli, dans un communiqué publié mardi 5 avril. Cette décision découle de la volonté de « mettre fin à l’effusion de sang et d’éviter la partition » du pays.
Le gouvernement non reconnu a indiqué qu’il n’était « désormais plus responsable (…) de ce qui pourrait arriver dans l’avenir », laissant s’installer aux commandes le gouvernement du Premier ministre désigné lors du processus de négociations soutenu par l’ONU, Fayez al-Sarraj.
Depuis son arrivée à Tripoli le 30 mars, le chef du gouvernement d’unité nationale et son équipe s’étaient cantonnés dans la base navale de la capitale. Débarqué à bord d’un navire libyen parti de Tunisie, ils avaient d’ailleurs été sommés par les autorités rivales de quitter la ville sur le champ.
Soutien de l’ONU
L’annonce du transfert du pouvoir mardi a coïncidé avec la visite à Tripoli de l’émissaire des Nations unies en Libye, Martin Kobler. De retour de la capitale libyenne lorsqu’il a appris la nouvelle, le représentant de l’ONU a commenté sur Twitter : « Maintenant, les mots doivent être suivis par des actes ».
Plus tôt dans la journée, Kobler avait rencontré Fayez al-Sarraj pour l’assurer du soutien des Nations unies et pour évoquer » les moyens d’appuyer l’action » du gouvernement d’unité nationale ainsi que du Conseil présidentiel, qui représente les différentes factions libyennes et qui a piloté la formation de l’exécutif, a indiqué à l’AFP un conseiller de Martin Kobler, sous le couvert de l’anonymat.
Pas de réactions des autorités libyennes basées à Tobrouk
Les autorités basées à Tobrouk, dans l’est du pays, n’ont pas réagi dans l’immédiat à la décision des autorités rivales de Tripoli. Jusqu’à présent, elles ont rejeté le gouvernement d’unité nationale qui, pour être officiellement investi, aurait dû obtenir sa confiance.
Faute de vote, le gouvernement d’unité s’était autoproclamé le 12 mars sur la base d’un communiqué de soutien publié par une centaine de parlementaires de Tobrouk. Désormais, le plus dur reste à faire. Et « il reste beaucoup de questions sur le niveau de soutien populaire dont bénéficie le gouvernement d’union nationale que ce soit à Tripoli ou dans l’Est », note une analyse du cabinet de consultants Soufan Group spécialisé dans le renseignement.
Source: jeune Afrique