Le « Conseil des patriotes » rassemblant des opposants au président George Weah a maintenu son projet de manifester le 7 juin, malgré un appel au dialogue lancé par le chef de l’État.
La contestation prend de l’ampleur au Liberia. Malgré une rencontre organisée mardi par le chef de l’État avec ses opposants, ces derniers lui ont opposé une fin de non-recevoir et maintenu leur appel à une grande manifestation le 7 juin prochain. Les organisateurs entendent réclamer à cette occasion que le président « démissionne ou trouve une solution aux souffrances de la population » face aux difficultés économiques.
Échec du dialogue
« Le Conseil des patriotes est ici aujourd’hui pour répondre à votre invitation et pour exprimer ses inquiétudes concernant (la manifestation du) 7 juin », a déclaré Darius Dillon, porte-parole de ce forum réunissant des partis d’opposition, des associations de la société civile et des syndicats d’étudiants.
Des responsables politiques libériens ont été accusés de vouloir créer autour de cette manifestation des tensions entre l’élite « américano-libérienne », descendante d’esclaves affranchis qui domine la vie politique du Liberia depuis 170 ans, et les « autochtones », dont fait partie George Weah.
« Je pensais que le Front des Patriotes allait exprimer ses inquiétudes aujourd’hui, mais ils disent qu’ils le feront le jour de la manifestation. C’est leur droit, mais pour moi, ces revendications auraient pu être mises sur la table lors de ce dialogue plutôt que lors d’une manifestation de rues », a répondu George Weah.
Crainte de débordements
L’ancienne star du football a promis de « protéger ceux qui manifestent et ceux qui ne manifestent pas » et qu’il « ferait tout ce qui est possible » pour éviter un retour des violences du passé. Cette manifestation, qui s’annonce comme la plus importante depuis l’arrivée de George Weah au pouvoir, en janvier 2018, suscite des inquiétudes quant au risque de débordements.
JA