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Libération de 18 otages maliens : Le temps ne donne-t-il raison aux accusateurs de la France ?

Ils sont là,  et continuent d’ailleurs à grossir leurs rangs  à travers  des discours et des dénonciations. Ces jeunes et mouvements, parfois traités de diffamateurs, menteurs, voire d’anti français ont tout le temps taxé la France d’être responsable de la métastase du terrorisme au Mali. Ces derniers, luttant et criant tous seuls des années durant ont fini par convaincre quasiment tout le Mali. Cela, dans une période de tension  entre Bamako et Paris où l’armée terrorise les terroristes.

Rien ne va plus entre Bamako et Paris, tant sur le point de vue diplomatique que militaire. Accueillis comme sauveurs, les militaires français au Mali continuent d’être aperçus comme un « obstacle ». La France, auparavant  vue comme le messie du pays est, de nos jours, classée parmi les pays opposés à l’enraiement du terrorisme au Mali. Cela, faudra-t-il le préciser,  à cause de la politique que mènent ses dirigeants. D’abord, les autorités de Paris avaient réussi à gagner la confiance des Maliens, avec l’intervention militaire qu’elles ont faite en 2013. A titre de rappel : le Gouvernement malien de l’époque avait été débordé par des terroristes qui venaient de s’imposer dans le pays. Bamako  a alors sollicité l’aide de Paris. À l’époque président, François Hollande et son équipe ont lancé, le 11 janvier 2013, l’opération serval. Un lancement ayant trouvé que les ex-combattants djihadistes, venus de la  Libye, avaient occupé les régions de Kidal, Gao et Tombouctou. Mais les soldats français de Serval et du Mali ont ensemble réussi, fin janvier 2013, à reprendre le contrôle de Gao et  de Tombouctou. Kidal qui devrait aussitôt être récupéré a été interdit à l’armée malienne. Seuls les Français ont pu s’installer. Malgré tout, les Maliens ont apprécié et félicité la France pour son intervention. Ainsi, quand François Hollande s’est rendu à Bamako, peu de temps après, il a été accueilli comme le libérateur du Mali. Le 1er août 2014, l’opération Serval a été remplacée par l’opération Barkhane. Avec une vocation régionale de 3.100 militaires français sur le terrain au début, Barkhane a atteint, au fur et à mesure, 5.100 soldats. A leur présence s’ajoute celle de la Minusma. En clair, ils sont des milliers de soldats français travaillant au compte de la Barkhane, en plus des forces évoluant dans l’opération Takuba. Plus le rang des étrangers se grossissait, plus des assassinats, rapts et séquestrations pullulaient. Le bilan demeurait chaotique, puisque des femmes enceintes et des enfants brûlés vits. Des milliers de citoyens assassinés. Des militaires égorgés et abattus, au-delà de nombreux saccages des biens publics et privés. Des années durant, les terroristes ont réussi à s’installer partout dans le pays (nord, centre et maintenant sud).Pourtant, ces milliers de soldats, supposés être d’un apport capital en terme d’appui aérien aux militaires maliens,  sont bien présents. Cela fait des années qu’ils vivent sur le sol malien, mais  le nombre de déplacés internes s’accroissait jour après jour, de même que le vol de bétails, l’incendie des champs passant par l’interdiction pour l’Etat et les citoyens de circuler dans plusieurs terroirs. Voici la raison fondamentale faisant que les Maliens ont commencé à douter de la sincérité des autorités de Paris, quant à l’enraiement du fléau terroriste.

Le temps donne finalement raison aux accusateurs de la France !

Il a fallu attendre la « rupture » diplomatique et militaire avec Paris  pour assister à la montée en puissance de l’armée malienne .Jour pour jour, les militaires obtiennent des résultats incommensurables. Auparavant traitées de poltrons, les FAMa parviennent à semer la panique chez les terroristes. Avec l’annonce du retrait de Barkhane et de Takuba, elles poursuivent et traquent les forces du mal jusqu’à leur nid. Plus de 200 terroristes ont été neutralisés dans ces derniers moments, par les FAMa et des bases terroristes détruites. « On a 350.000 réfugiés depuis plus de 9 ans sur lesquels plus de 50.000 ont volontairement décidé de retourner chez eux », a indiqué le PM. Choguel Kokalla Maïga sur RFI. D’après le chef de Gouvernement : « Les militaires maliens sont en train de terroriser les terroristes aujourd’hui ».A ce brillant bilan s’ajoute la libération de 18 otages ce vendredi 25 février 2022 par l’armée malienne, dont 17 militaires et 1 civil détenus depuis des années par les terroristes. L’armée a pu les libérer sans aucune intervention des forces étrangères au Mali. Dans l’interview qu’il a récemment accordée à la RFI, Choguel soulignait « que les équipements militaires achetés par le pays étaient sciemment bloqués hors du pays, empêchant le Mali d’équiper ses militaires ». Pourtant, ces jeunes réunis au sein du mouvement « Yèrèwolo debout sur les remparts » disaient toujours que la France est  coupable de l’enlisement de la situation sécuritaire au Mali. Pivot du mouvement, Adama Diarra dit Ben le Cerveau et ses camarades ne cessaient  de rappeler : « Le vrai problème du terrorisme est la France. Elle est responsable de ce qui se passe ».Puis d’accuser la France en déplorant : « C’est elle  qui manigance. Elle n’est pas bonne foi avec nous, et ne souhaite pas non plus que l’insécurité finisse chez nous, parce qu’elle a un intérêt  à défendre et préserver dans cette situation chaotique ».A leurs dénonciations s’ajoutent celles d’autres personnalités maliennes. Parmi lesquelles figurent les sorties fracassantes de l’ex-député de la commune IV de Bamako, Moussa Diarra. Etant membre du parti présidentiel du feu IBK, ce dernier a fustigé, devant ses collègues à l’hémicycle, que la France « n’est pas franche avec le Mali, dans la lutte contre le terrorisme ». Sur la question, on se rappelle des révélations d’Aboubacar Sidick Fomba, membre du CNT et de son homologue Fousseynou Ouattara, président du COREMA. Avec le changement de la tendance, presque tous les Maliens sont d’accord que la France ne jouait pas un franc-jeu. Le temps n’a-t-il pas donné raison aux accusateurs de la France ?

Mamadou Diarra

Source : LE PAYS

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