Il n’y a pas que le pétrole qui flambe. Les cours des céréales, et notamment du blé et du maïs connaissent également de fortes augmentations ces dernières heures, en marge de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Or le principal bénéficiaire du blé cultivé en Russie et en Ukraine, respectivement 1ère et 5ème exportatrice dans le monde, reste l’Afrique. Et le continent compte quelques gros consommateurs qui sont parfois très dépendants. Selon la FAO, l’Egypte seule achète 50% du blé importé de Russie vers l’Afrique. Et cela représente 85% de ses stocks, les 15% restants proviennent de l’Ukraine… Suivent le Soudan, le Nigeria, la Tanzanie, l’Algérie, le Kenya et l’Afrique du Sud qui se fournissent majoritairement à Moscou et à Kiev. Le Maroc, la Tunisie, l’Ethiopie sont aussi des gros importateurs, même s’ils ont diversifié leurs fournisseurs. Le Jeudi dernier, le cours du blé a atteint 344 euros la tonne, au cours de la journée sur le marché européen Euronext, pour terminer la séance à 316,5 euros – contre moins de 300 euros la tonne en moyenne en novembre dernier. Des cours déjà hauts comparés à la moyenne de moins de 200 euros la tonne observée sur ce même marché en 2021. Sur la place boursière de Chicago, le cours du blé a également atteint un niveau record inédit depuis la crise alimentaire mondiale de 2008. Celle-là même qui avait provoqué des émeutes de la faim dans plusieurs pays africains, du Maroc au Burkina Faso en passant par le Sénégal et le Cameroun. Cependant, sur BFM TV, le ministre de l’Economie s’est voulu rassurant concernant cette dernière denrée. En cas d’occupation durable russe en Ukraine, « le blé du Donbass sera exporté vers l’Afrique du nord et plus vers l’Europe, cela n’aura pas d’influence sur le prix », a expliqué Bruno Le Maire. Ajoutant : « Les prix avaient déjà augmenté, depuis un moment. Et nous répondons par la protection la plus forte possible ».
Mariam Guindo, Stagiaire
Source : LE PAYS