Dans sa traditionnelle présentation de vœux à la presse, le président de l’Union pour la république et la démocratie (URD),a déclaré que son parti ira aux élections législatives prochaines.
Le lundi 27 janvier 2020, HonorableSoumaïla Cissé a présenté ses vœux de nouvel an à la grande famille de la presse. La cérémonie a enregistré la présence de plusieurs cadres et militants du parti et a surtout été l’occasion de plusieurs questions-réponses entre les journalistes et le Chef de file de l’opposition. À la question de savoir s’il sera candidat aux législatives, il dira que les candidats sont choisis par des sections lors des conférences et qu’il en parlera au moment voulu. Ce qui est sûr, l’URD ira aux élections, a-t-il déclaré.
Dans son discours déjà, l’honorable Soumaïla Cissé avait parlé deplusieurs sujets concernant les hommes de médias, notamment l’affaire Birama Touré : «Il y a 4 ans, le journaliste Birama Touré a mystérieusement disparu. Les enquêtes ouvertes n’ont toujours rien révélé et la justice est restée au point mort. Cette disparition continue nous préoccupe. Le journaliste Adama Dramé a été contraint à l’exil pour avoir insisté sur l’obligation qui pèse sur le régime en place de faire toute la lumière sur cette disparition mystérieuse de son collaborateur. C’est pourquoi, nous interpellons encore une fois de plus les autorités compétentes pour que justice soit faite»,a-t-il déclaré.
S’agissant de la liberté d’expression, le député de Niafunké a déploré que l’année 2019 a été éprouvante pour les journalistes. «Quarante-neuf journalistes ont été tués dans le monde en 2019 : 46 hommes et 3 femmes, selon Reporters sans frontières, contre quatre-vingts journalistes tués pour avoir exercé leur mission d’information en 2018.»
Même si une baisse considérable de ce type de criminalité est à constater, l’assassinat des journalistes demeure un phénomène inquiétant. ‘’Reporters sans frontières’’ a recensé un total de 389 journalistes emprisonnés contre 348 en 2018. «Ce chiffre en hausse d’autant plus préoccupant qu’il ne comprend pas les journalistes interpellés arbitrairement pendant quelques heures, quelques jours, voire plusieurs semaines», indique RSF.
Or, dira-t-il, l’ONG a enregistré une multiplication de ce type d’interpellation au cours de l’année écoulée, en raison des manifestations et des mouvements de contestation qui éclatent un peu partout dans le monde. «Je ne cesserai jamais de rap peler que l’URD est disposée à approfondir et à faire appliquer toutes les initiatives visant à protéger les journalistes contre ces exactions.» Compte tenu de leur rôle de sentinelle de la démocratie, il a sollicité les soldats de l’information à résister. «Pour l’honneur de votre profession, pour notre démocratie, pour la dignité des Maliennes et des Maliens, soyez des résistants ! Oui, des résistants», a-t-il insisté.
En outre, le chef de file de l’opposition a abordé quelques sujets brûlants de l’heure,notamment la situation des avions cloués au sol. L’Assemblée nationale avait été saisie par ses soins pour mettre en place une commission d’enquête parlementaire. «La commission d’enquête n’a toujours pas déposé son rapport et j’ai bien peur que comme le rapport de la commission d’enquêtes sur les évènements de mai 2014 à Kidal, nous attendions encore, et encore ce rapport».
L’honorable Soumaïla Cissé a également félicité et encouragé nos forces armées de défense et de sécurité qui poursuivent avec détermination la lutte contre les forces du mal, avec l’aide inestimable et l’accompagnement continu de la communauté internationale, des amis et des partenaires du Mali. Il a exprimé ses vœux de santé, de bonheur, de prospérité et de plein succès aux journalistes, à leurs familles, partenaires ainsi qu’à vos auditeurs, téléspectateurs et lecteurs. «J’associe à ces vœux l’ensemble du Peuple Malien. Que cette nouvelle année soit pour notre pays une année de paix, de réconciliation, d’unité et de prospérité».
L’intervention du président de l’Urd avait été précédée par celui de Mamadou Talata Maiga, qui a réitéré l’éternelle préoccupation de la corporation, à savoir : la dépénalisation du délit de presse.
Bintou Diarra
Le Challenger