La séance des questions orales entre l’honorable Ahmada Soukouna et le ministre de l’administration territoriale et de la décentralisation, Mohamed Ag Erlaf, a été chaude le 6 février dernier à l’hémicycle.
C’était chaud le mardi 6 février à l’Assemblée nationale lors des questions orales. Le député Ahmada Soukouna, 4ème Vice-président de l’Assemblée nationale, a mis en difficulté le ministre de l’administration territoriale et de la décentralisation sur la situation du cercle de Yelemani. L’honorable Soukouna n’a pas porté de gants pour taper fort sur le ministre Mohamed Ag Erlaf par rapport à la situation qui prévaut dans ce cercle de la région de Kayes où la tension est vive entre les agents de l’Etat et une association dénommée Dagakané.
Dans cette ville, la population refuse de payer les impôts sur les ordres d’une association. Tout agent de l’administration qui se hasarde à parler d’impôts risque d’être muté ou agressé par les membres de l’association. Pour preuve, la préfecture a été cadenassée 48 heures durant par les membres de l’association à cause de la volonté du représentant de l’Etat d’exiger le paiement des impôts. De l’avis du député, face à cette situation, l’Etat fait volte-face et refuse de protéger ses représentants.
Le récent cas est celui de la commune de Konsiga où le maire de l’opposition a été interdit par les membres de l’association d’accéder à la mairie. Pire, l’ancien ministre de l’administration, Tiéman Hubert Coulibaly, a pris position en partant avec le président de l’association dans son avion sans rendre visite au maire.
Le député dénonce une manipulation politique depuis Bamako et affirme que les agents de l’Etat comme le gouverneur, les préfets ont toujours dit qu’ils ne peuvent rien faire car l’instruction vient de Bamako pour les intimider. A en croire l’honorable, si l’Etat ne prend pas ses responsabilités, la situation sera pire à Yelemani. « Les représentants de l’Etat à Yelemani nous disent qu’ils ne peuvent plus bouger le petit doigt tant que des instructions ne viennent pas de Bamako car chaque fois qu’ils ont essayé de faire respecter la loi des instructions sont venues de Bamako pour leur en empêcher. Ne pensez-vous pas qu’une telle démarche met en insécurité vos propres agents ? Aujourd’hui, ils ne sont pas à l’abri de la vindicte populaire », a-t-il souligné.
Selon lui, « le laxisme de l’Etat contribue au renforcement de l’incivisme ».
Pour sa part, Mohamed Ag Erlaf dira que le ministre ne peut s’autosaisir d’un dossier à la place de la collectivité pour demander aux citoyens de payer les impôts. Il reconnaît que le pouvoir de l’Etat est limité dans cette localité.
Modibo L. Fofana
Le Challenger