Sous le vocable URD ou VRD, Soumaïla Cissé, le cadre le plus menacé par la réélection du président Keïta, ne pourrait avoir qu’un seul et unique schéma pour arriver au pouvoir, avant ou en 2018, après ce serait trop tard. Faire partir le président Keïta, à la faveur de son propre projet: la révision constitutionnelle.
Le faire échouer tout comme Alpha et ATT mais cette fois, la différence est de taille. Tout pour que le président ne se représente pas puisqu’il refuse de mourir en plein mandat. Tous ceux qui comptaient sur la mort du président qu’ils qualifiaient de mourant, se voient aujourd’hui contraints de revoir leurs copies et le plus sérieux d’entre eux, est Soumaïla.
Et ce n’est pas pour rien que la ”Néfertiti” du clan CMDT, Sy Salama Sow, s’est très vite invitée dans le conglomérat politique créé de toutes pièces, se faire élire à la vice- présidence, avec comme seul et unique objectif, faire partir le président Keïta, maintenant et tout de suite à la faveur de ce faux prétexte de révision constitutionnelle, ou à défaut, le secouer fortement, politiquement parlant avec le souhait qu’il ne se représente pas. Mais que personne ne se trompe, si d’aventure, le président Keïta renonçait à ce referendum, alors bonjour les dégâts.
Les mêmes, toujours à la quête effrénée du pouvoir, lui contesterait la légalité d’organiser la présidentielle, arguant qu’il n’a pas fait le referendum et qu’en conséquence, qu’il rende le pouvoir à la fin de son mandat, au président de l’Assemblée nationale. Une porte ouverte à une nouvelle transition. Le schéma ne déplairait pas au locataire de Titibougou qui a son candidat, Oumar Tatam Ly et qui serait dans le petit cercle des bailleurs de fonds des folles manifestations de rues sur la base du faux et du complot. D’ailleurs, un complot devenu permanent depuis le plébiscite de juillet 2013.
Tout aura été fait pour que, Ibrahim Boubacar Keïta n’accède jamais au pouvoir, mais en vain. Alors comment l’en faire partir.
La main tendue du président Keïta à l’honorable Soumaïla Cissé par l’activation volontaire du statut du Chef de l’opposition parlementaire, n’a pas suffit. Elle ne suffira jamais. L’honorable Soumaïla Cissé, député URD, élu à Niafunké, dans le Centre, court derrière le pouvoir depuis 2002. 15 longues années, mon Dieu que, c’est long lorsqu’on sait les rigueurs constitutionnelles. Pour l’instant, la seule fois que, le président de l’URD, fortement apparenté aujourd’hui à la Plateforme ”ANTE ABAN”, a été près de prendre le pouvoir par un scrutin régulier, c’était en 2012, au terme normal des deux quinquennats du président Amadou Toumani Touré.
Il était le favori de la famille présidentielle contre l’ennemi commun, le président Keïta, qu’il a lui-même, ATT, réussit à éliminer en 2002, par la manigance du président sortant Alpha Oumar Konaré qui, a fait couper par la Cour Constitutionnelle dirigée à l’époque par feu Salif Kanouté, plus de 500. 000 voix des décomptes favorables au candidat Keïta, le bien aimé des maliens, celui que le président Konaré ne voulait plus sentir. C’est le vieux père lui-même, qui s’en était ouvert à la fin de ses mandats à la tête de l’Institution. En 2012, pendant qu’il activait ses préparatifs de prise de pouvoir, un évènement inattendu viendra bouleverser son plan à lui et son protecteur, celui -là qui l’avait envoyé à Ouagadougou pour 10 ans en attendant.
Cet évènement, c’est la mutinerie des jeunes gens de Kati suivie d’un coup d’état, le plus idiot d’ailleurs dans l’histoire des putschs militaires. Des calculs mettant de côté, ignorant ou méprisant la volonté divine. L’homme et sa famille qui juraient de lui remettre le pouvoir, venaient d’être balayés et renvoyés du palais depuis les flancs de la colline de Koulouba. Quel gâchis! Soumaïla Cissé financièrement le plus armé des candidats, ne désarmera pas et ira jusqu’au bout, face à une électorale marée humaine.
Cette nuit-là, avec les membres de sa famille, en compagnie de la caméra d’Africable Télévision, il se transportera jusqu’à la résidence de son rival. La suite est connue. Noyer le poisson pour mieux s’en saisir? Soumaïla Cissé, après avoir pris connaissance de l’implacable rigueur de la constitution qui veut que, lui Soumaïla Cissé, ne puisse jamais monter à Koulouba si, le président Keïta élu pour 5 longues années parvenait à rempiler en 2018. Prenant en mal sa patience, lui et beaucoup d’autres politiques, notamment ceux du clan de Titibougou, commencèrent à égrener leur chapelet.
Pourvu qu’il ne termine pas ce mandat, malade dans son corps qu’il laissait croire. On était arrivé au point que, toutes les semaines, des rumeurs funestes circulaient sur le président Keïta. Il est mourant, il est mort en France, en Turquie, sa famille en urgence se serait envolée pour Paris pour les derniers sacrements après avoir pris connaissance de la nouvelle. Dieu est grand! Encore une fois, la volonté divine n’était pas prise en compte, on lui souhaitait tout sauf la longévité. Tout ça pour quoi, pour le pouvoir?
La déception de l’éloignement de la mort du président Keïta, son état de santé qui lui permettrait de surfer sur les allées du pouvoir au-delà des espérances de reconquête du pouvoir, fera changer de fusil d’épaule.
Comment faire pour soit écourter ce mandat ou pouvoir l’amener à renoncer de force, par tous les moyens possibles, à la quête d’un second mandat qui ne lui échapperait pas? Voilà le funeste questionnement qui se posait non pas à Soumaïla Cissé et les ex-membres du clan de la CMDT, presque entier aujourd’hui encore, appuyés par son parti.
Toutes les combinaisons imaginables jusqu’à l’aubaine d’occasion qui se présentera sous la forme du projet de révision de la constitution, l’intouchable constitution de février 92. Ricanant à gorge déployée, deux clans se mettront à la tâche. Le clan Konaré dans sa logique du lièvre et celui des éternels rivaux, autrement dit de la CMDT, l’arme dont le même Konaré s’était servi pour évincer Keïta de la présidence du parti Adema, après son départ de la primature.
Pendant que, son épouse travaillait à la constitution d’un groupe de substitution à l’URD, histoire de camoufler le politiquement incorrect avec la création de pseudo associations de contestation au projet de révision de la constitution, Ousmane Sy, celui -là même qui avait été ministre sans jamais rien prouver, se fera l’invité de la rédaction. Son conseil au président Keïta, à savoir, ne pas se représenter ou toucher à la Constitution, était une prophétie, celle du complot qui se préparait dans sa propre maison, à Baco-Djicoroni ACI. Mettre en place des groupes de combats dont son épouse occupera la fausse vice- présidence.
Baliser le terrain dans la perspective de la prise de pouvoir de Soumaïla Cissé au terme d’une élection qui s’organiserait au forceps, après le renoncement du président Keïta, incapable de tenir son engagement à modifier la constitution, donc fortement affaibli par les mouvements de foules en cours depuis juin. Voilà dans cette première partie de notre dossier, ce que voudrait faire Soumaïla Cissé et les membres de son clan de la CMDT, pour forcer le destin en leur faveur.
A suivre
Sory de Motti