Dans les coulisses depuis plusieurs semaines, le ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement Durable a fini par lever la mesure d’interdiction de l’exploitation de bois d’œuvre ou de sciage sous toutes leurs formes sur toute l’étendue du territoire national.
Pourtant, cette décision avait été prise par son prédécesseur pour protéger le peu de forêt qui nous reste. Sans surprise, cette décision qui confirme les présumées accointances malheureuses entre Mme Bernadette KEITA et les responsables de certaines sociétés d’exportation de bois vers la Chine suscite des indignations à plusieurs niveaux. Les organismes de protection de l’environnement et les jeunes de plusieurs villages opposés à la destruction de leurs forêts ne décolèrent pas. Pour eux, cette décision qu’ils assimilent à une haute trahison, annonce le début de la fin programmée de nos ressources naturelles au profit des prédateurs fortunés, à la solde de la Chine.
La générosité légendaire des responsables de certaines sociétés d’exploitation de nos forêts a-t-elle fait ses effets sur Mme la ministre ? En attendant d’avoir des réponses claires à cette interrogation, le mal est déjà fait. Le risque d’affrontement entre les jeunes et les exploitants forestiers est très élevé. De la part de celle qui a effectué sa carrière au service de la protection de la femme, de l’enfant et de la famille, cette mesure menant tout droit, à long terme, à la paupérisation de ces couches vulnérables étonne plus d’un. Comme la plupart des décisions de la Transition, cette dilapidation de nos ressources forestières doit nous interpeler.
Youssouf Diallo
La lettre du Peuple