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L’Éthiopie et l’Érythrée signent un accord de paix « historique »

L’Éthiopie et l’Érythrée ont signé dimanche en Arabie saoudite un accord de paix jugé « historique ». En juillet, ces deux pays de la Corne de l’Afrique avaient déjà décidé de mettre fin officiellement à un conflit frontalier qui avait fait 80 000 morts en deux ans.

AGENCE FRANCE-PRESSE

Les détails de ce nouvel accord signé dans la ville de Djeddah n’ont pas été divulgués, mais des sources proches du gouvernement saoudien affirment qu’il contribuera à consolider les relations entre les deux pays.

Présidée par le roi Salmane d’Arabie saoudite, la cérémonie de signature s’est déroulée en présence de son fils, le prince héritier Mohamed ben Salmane, et du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres.

« L’accord de paix signé ce jour entre l’Éthiopie et l’Érythrée à Djeddah est un évènement historique qui va contribuer au renforcement de la sécurité et la stabilité dans la région », a affirmé sur Twitter le ministre saoudien des Affaires étrangères, Adel al-Jubeir.

L’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis comme médiateurs

Le président érythréen Issaias Afeworki et le premier ministre éthiopien, le réformateur Abiy Ahmed, avaient officiellement mis fin le 9 juillet a un conflit frontalier qui a fait 80 000 morts entre 1998 et 2000, scellant un spectaculaire rapprochement opéré sous l’impulsion de M. Abiy, nommé en avril.

Le rapprochement s’est traduit notamment par la réouverture des ambassades à Asmara et Addis Abeba, et le rétablissement des liaisons aériennes, des relations commerciales et des lignes téléphoniques. Mardi, ils ont rouvert deux postes-frontière.

L’Arabie saoudite, mais aussi, les Émirats arabes unis, qui disposent d’une base militaire dans le port stratégique d’Assab en Érythrée utilisée pour leurs opérations militaires au Yémen, ont contribué au rapprochement historique entre l’Éthiopie et l’Érythrée.

Abiy Ahmed, le premier ministre éthiopien, signe l’accord de paix qui scelle un nouveau départ pour ces deux pays de la Corne de l’Afrique. Photo : The Associated Press/Untitled

« Le royaume d’Arabie saoudite félicite les dirigeants éthiopiens et érythréens d’avoir fait preuve de leadership et de courage pour rétablir les relations fraternelles entre leurs deux pays », pouvait-on lire dans un communiqué de presse diffusé par l’Arabie saoudite.

Cet accord de paix est appelé « l’accord de Djeddah ».

Ces deux pays du Golfe, qui entretiennent également des relations étroites avec l’Éthiopie, tentent de pacifier la région, signe de l’importance croissante que prêtent les pays du Golfe à l’Afrique orientale, alors qu’ils combattent au Yémen les rebelles Houthis soutenus par l’Iran.

Des dizaines de navires transitent chaque jour par Bab el-Mandeb, détroit stratégique qui sépare la péninsule arabique de la Corne de l’Afrique.

Les rebelles yéménites ont lancé plusieurs attaques sur des navires dans la région.

L’Arabie saoudite va aussi accueillir lundi et mardi des pourparlers entre les présidents de Djibouti et d’Érythrée, deux pays de la Corne de l’Afrique opposés de longue date par un différend frontalier, a déclaré à Djeddah le secrétaire général de l’ONU.

Les relations entre Djibouti et l’Érythrée s’étaient tendues après une incursion en avril 2008 de troupes érythréennes vers Ras Doumeira, un promontoire stratégique surplombant l’entrée de la mer Rouge au nord de Djibouti (ville). Les deux pays s’étaient opposés à deux reprises en 1996 et 1999 pour cette zone.

En juillet, des manifestants éthiopiens avaient manifesté pour appuyer le processus de paix entamé. Photo : Reuters/Maheder Haileselassie

Le ministre érythréen des Affaires étrangères Osman Saleh a effectué le 6 septembre une visite surprise à son homologue djiboutien Mahamoud Ali Youssouf à Djibouti (ville), en vue de normaliser les relations entre les deux pays.

Un vent d’espoir souffle sur la Corne de l’Afrique.

António Guterres, secrétaire général des Nations unies

« Cela fait partie d’une coopération plus étendue entre l’Arabie saoudite et les Émirats d’attirer la Corne de l’Afrique dans leur orbite, compte tenu de la guerre au Yémen, notamment », souligne à l’AFP Theodore Karasik, analyste chez Gulf States Analytics.

Source: i.radio-canada.

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