La décision fait suite à la réunion du Conseil du cabinet du 23 avril 2015 présidé par le Premier ministre Modibo Keïta. Il s’agit de la cession des bâtiments publics au centre-ville en l’occurrence.
Une liste des bâtiments a été élaborée et les biens ont d’ailleurs été cédés. L’opération fait suite au mandat n°2013-0001 du 25/07/2013 donné par le ministre du Logement, des Affaires foncières et de l’Urbanisme à l’agence de cession immobilière (ACI-Saem) pour la cession des immeubles en question.
L’opération n’a pas fait objet de vente aux enchères comme il est de coutume en la matière. Et pourquoi donc ? Par crainte des spéculateurs, nous indique-t-on. Ceux-ci auraient pris l’opération en otage. Une crainte justifiée !
Il nous revient que les bâtiments en question ont été cédés à hauteur de 17 milliards de F CFA au total. Le montant doit constituer un fonds d’investissement dans la perspective de la construction des bâtiments administratifs destinés aux mêmes services, cette fois, au Quartier-Mali, non loin de l’Hôtel Olympe.
Mais faute de vente aux enchères, l’Etat n’aurait-il pas été floué sur la valeur des immeubles en question ? Pas si sûr, nous précise-t-on ! A titre illustratif, l’immeuble affecté à la Direction régionale de la Douane, expertisé à 1 milliard F CFA a été finalement cédé à 3 milliards.
Signalons que 7% du prix de vente reviennent à l’ACI comme commissions. Les taxes et impôts sont payés aux Domaines et au fisc, le reste est versé dans un fonds d’investissement. Ce montant permettra-t-il la construction de la nouvelle cité où seront regroupés certains services de l’Administration ? L’Etat sera-t-il encore appelé à mettre la main à la poche ? Ledit fonds sera-t-il utilisé à d’autres fins ? Là se trouve la question !
Le plus malheureux dans cette affaire est que les occupants desdits logements vendus ont été sommés de vider les lieux dans les plus brefs délais ? Pourtant certains parmi eux ont postulé mais on leur a fait comprendre que lesdits logements avaient été cédés. Me Mohamed Ali Bathily qui avait juré que si IBK venait au pouvoir, qu’ils allaient faire l’audit de tous les bâtiments administratifs et même revenir sur leur vente leur a écrit le 30 novembre dernier pour les intimer de vider les lieux. Tout en rappelant que « le respect strict du délai lui dispensera au surplus de recourir aux voies de droit nécessaires pour libérer lesdits bâtiments. »
Dans la même lettre il les invitait « de prendre attache avec la Direction générale de l’Administration des Biens de l’Etat en vue de faire l’état des lieux et de présenter un certificat de non endettement de leurs consommations d’eau, d’électricité et de téléphone »
Il semble qu’il est passé à la vitesse supérieure. Sur sa requête un huissier de justice datée du 16 juin dernier, vient de laisser une signification-sommation dans laquelle il est dit : « Qu’en cas de non-respect du délai le requérant se pourvoirait par tous les moyens et voies de droit pour récupérer lesdits bâtiments, notamment par la saisine du tribunal compétent ». De rudes batailles en perspective.
Batomah Sissoko
Source: sphynx