En vue de calmer la colère des éleveurs, qui à travers une conférence de presse, avaient déjà montré leurs muscles aux plus hautes autorités, le ministère de l’Élevage et de la pêche a organisé une rencontre avec les acteurs du sous-secteur viande/lait. Ladite rencontre était présidée par le Dr Mamadou SYLLA, Secrétaire General du département, en présence des services rattachés spécialisés dans le domaine.
Avec à leur tête, le président de la Fédération nationale des producteurs de lait, l’ancien député Aboubacar BAH et non moins président de la commission de la filière bétail, viande et lait, Hamsourlaye DIALLO, les éleveurs étaient face aux autorités nationales. À l’ordre du jour, la situation économique difficile du pays qui suscite la colère des éleveurs. Une situation qui empêche d’ailleurs le gouvernement à faire face à certains de ses engagements vis-à-vis du monde de la filière viande/lait.
Pour rappel, les points d’accord entre le gouvernement et les éleveurs qui n’arrivent pas à être respectés sont entre autres : l’application stricte de la loi portant Charte pastorale et le décret sur la transhumance sur toute l’étendue du territoire malien ; faciliter l’acquisition des moyens de transport adéquats de la viande ; impliquer les acteurs de la filière bétail-viande et lait dans toutes les prises de décision les concernant ; créer une loi criminalisant le vol du bétail ; donner des points de vente aux marchands de bétail dans toutes les communes de Bamako ; responsabiliser les filières bétail-viande et lait dans la gestion de la subvention de l’aliment bétail ; subventionner le vaccin de la fièvre aphteuse ; lutter contre le feu de brousse (criminalisé) ; faciliter la transformation, la consommation et la conservation du lait.
En réponse à ces revendications, le Dr SYLLA a rappelé que le gouvernement du Mali n’avait pas les possibilités de satisfaire ces demandes et que les éleveurs en ont été informés. En exemple, l’acheminement de la viande aux différents points de vente dans le district de Bamako.
« Pour ce point, le gouvernement du Mali vous a rappelé que l’État n’assure plus les fonctions de productions des transports et de commercialisation qui relèvent désormais le secteur privé. Mais, le Département de la pêche et de l’élevage reste disposé à accompagner les professionnels dans la recherche de financement pour le projet du transport de la viande formulé en 2014, dont l’objectif est d’améliorer le transport de la viande dans le district de Bamako et la commune rurale de Kalaban-Coro », a informé le secrétaire général.
Pour l’accord qui concerne l’implication des acteurs de la filière bétail-lait dans toutes les instances de prise de décision les concernant, le Dr SYLLA a rappelé que les parties ont convenu de la redynamisation des cadres de concertations existants au niveau local, régional avec les professionnelles à partie du mois d’avril. Il a ainsi expliqué que le contexte sanitaire du pays n’a pas permis de tenir ces rencontres. Concernant la création d’une loi sur la criminalité du vol de bétail, tous sont convenus que la prise en charge de cette revendication nécessite seulement une relecture des dispositions existantes. Cependant, les éleveurs trouvent que cette relecture n’a que trop duré. Et le Dr Sylla de rassuré que tout sera mis en œuvre pour accélérer l’avènement de cette de cette loi.
En ce qui concerne la disponibilité des points de vente au bénéfice des marchands de bétail dans toutes les communes du district de Bamako, il a rassuré qu’un premier marché de bétail est en cours de réalisation sur la rive droite.
« Ce marché est presque fini, puisqu’il est à un taux de réalisation de 75 %. L’attribution d’un site pour la réalisation d’un deuxième marché sera faite sur la rive gauche au plus tard au mois de juin. Pour le reste des communes, des dispositions sont déjà prises en rapport avec les collectivités territoriales, pour sécuriser les marchés existants et procéder à l’identification de nouveaux sites », a précisé le secrétaire général.
Autant d’explications pour apaiser les cœurs des éleveurs, qui avaient finalement diésé le ton, en et entendant des suites favorables à leurs revendications.
Le Dr SYLLA a, pour finir, réitéré largement la disponibilité de son Département auprès des éleveurs du Mali pour une bonne production de lait et de viande de qualité pour les Maliens.
PAR CHRISTELLE KONE
INFO-MATIN