Au lendemain de la prise d’otages dans un grand hôtel de Bamako, qui a coûté la vie à 21 personnes et fait 7 blessés, l’état d’urgence est entré en vigueur, samedi 21 novembre, dans l’ensemble du Mali pour une durée de dix jours. Un deuil national de trois jours a également été décrété à partir de lundi.
Les autorités maliennes affirment qu’« au moins 3 terroristes ont été tués ou se sont fait exploser » et, selon des sources sécuritaires citées par l’AFP, au moins trois autres « suspects » sont recherchés.
On ne connaît pas encore de toutes les victimes – clients ou employés – de l’hôtel Radisson Blu, fréquenté par beaucoup d’étrangers dans la capitale malienne. Treize d’entre elles sont étrangères :
- Six Russes, trois Chinois, une Américaine, deux Belges et un Sénégalais, ont annoncé leurs pays respectifs.
A priori, aucun Français n’a été tué ni blessé, selon le gouvernement, qui a envoyé des hommes du groupe d’intervention de la gendarmerie nationale (GIGN) dans la capitale malienne pourprotéger les quelque 6 200 ressortissants français qui y habitent et « parer à toute éventualité », selon le ministre de la défense Jean-Yves Le Drian.
« Très semblable à de précédentes attaques »
L’attaque, revendiquée par le groupe djihadiste Al-Mourabitoune de l’Algérien Mokhtar Belmokhtar et Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI), a été menée une semaine après les attentats qui ont fait 130 morts et plus de 350 blessés en région parisienne.
Le 7 mars, un attentat contre un bar-restaurant de Bamako avait coûté la vie à cinq personnes – trois Maliens, un Français et un Belge. Il s’agissait de la première attaque de ce type perpétrée dans la capitale du Mali ; elle avait déjà été revendiquée par le groupe terroriste Al-Mourabitoune.
Selon Marie Rodet, spécialiste du Mali, le mode opératoire de l’attaque de vendredi est « très semblable à de précédentes menées par le groupe Al-Mourabitoune de Mokhtar Belmokhtar, notamment l’attaque perpétrée en mars contre le bar La Terrasse, à Bamako ». M. Le Drian a également évoqué l’implication possible de l’Algérien.
Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes djihadistes liés à Al-Qaida après la déroute de l’armée face à la rébellion, d’abord alliée à ces groupes, qui l’ont ensuite évincée. Ils y ont été dispersés et en ont été en grande partie chassés à la suite du lancement, en janvier 2013, à l’initiative de la France, d’une intervention militaire internationale qui se poursuit actuellement.
Source : lemonde.fr