Dans le but de contrer l’élan meurtrier de la pandémie de covid-19, de sauver des vies et de permettre d’avoir plus de vaccins efficaces, l’Organisation Mondiale de la Sante (OMS) organise un essai d’un vaccin contre la covid-19. Ce qui pourrait être le plus grand essai international sur les vaccins anti-covid et le Mali fait partie des deux pays choisis en Afrique pour la dernière phase du test via le Centre de Développement des Vaccins (CDV-Mali). Cela prouve que notre pays fait partie des sommités en Afrique en matière de recherche.
Le Directeur général de l’Institut national de santé publique et coordinateur national des urgences sanitaires, Pr Samba Sow, et ses collaborateurs ont animé un point de presse, le mardi 07 septembre 2021 au ministère de la santé afin d’informer l’opinion national et international du bien-fondé d’un tel essai et son immense impact dans la lutte contre la pandémie de covid-19. Le Dimanche 5 septembre 2021, à l’aéroport international président Modibo Keita de Senou, le Mali a reçu 40 000 doses de vaccins Essai Solidarité. « Tous les vaccins de cet essai ont été examinés par d’éminents experts scientifiques après que les premières phases ou premières études ont démontré leur potentiel de sécurité et d’efficacité », a rassuré l’ancien ministre de la sante, le professeur Samba Sow, Directeur général de l’Institut national de santé publique et coordinateur national des urgences sanitaires. Ce sont, ajoute-t-il, des molécules conçues après une étude internationale dirigée par l’Organisation Mondiale de la Santé. Le professeur Samba Sow a révélé les différentes phases de test d’un vaccin avant de recevoir le feu vert pour être mis à la disposition du public. Un vaccin, selon lui, est soumis à une procédure d’essais cliniques longue et rigoureuse. Il a signalé que lors de ces essais, on vérifie que le vaccin assure la protection espérée et qu’il ne provoque pas d’effets indésirables majeurs. Par ailleurs, il a annoncé que le vaccin est d’abord testé sur des cellules isolées (études in vitro en laboratoire) puis dans un second temps, chez l’animal, dans le but de déterminer son mode d’action et sa toxicité. « Ces essais précliniques sont généralement réalisés sur des souris, puis sur des singes. Ils servent à éviter d’administrer à des humains des vaccins inefficaces ou qui ne seraient pas suffisamment surs. Dans un deuxième temps, si à l’issue de cette phase préclinique, la balance bénéfices-risques du vaccin penche en faveur des bénéfices, des essais cliniques peuvent alors être effectués chez l’être humain. Le vaccin est alors testé chez l’humain dans des essais cliniques en 3 phases et lors de la Phase I, le vaccin est administré à quelques dizaines de volontaires (des jeunes adultes en bonne santé) », explique-t-il. Selon l’ancien ministre de la santé, cette phase a pour but d’observer les éventuels effets indésirables très fréquents, et permet aussi de déterminer le bon dosage des composantes du vaccin en mesurant les anticorps produits par les volontaires et lors de la Phase II qui inclut plusieurs centaines ou milliers de volontaires ; on évalue de manière approfondie la sécurité du vaccin et sa capacité à créer une réponse immunitaire. « Les volontaires sont suivis pendant plusieurs mois. Cette étape permet d’étudier les détails de la réponse immunitaire, de préciser les schémas d’administration (nombre de doses, etc.), et d’identifier les effets secondaires fréquents. Lors de la Phase III, le vaccin ou un produit comparatif (ou placébo) est administré à des milliers voire dizaines de milliers de volontaires. Cette phase a pour but de savoir si le vaccin protège contre la maladie. Il s’agit donc d’observer dans quelle mesure les personnes vaccinées ou qui ont reçu le produit comparatif qui sont exposées au microbe résistent à la maladie dans les semaines/mois après la vaccination. La plupart du temps, les essais de phase III sont réalisés dans plusieurs pays et sur plusieurs sites dans un même pays afin de garantir que les résultats des performances du vaccin s’appliquent à plusieurs populations différentes », a signalé le professeur Samba Sow, avant d’inviter les Bamakois qui ont plus de 16 ans qui n’ont pas été antérieurement vaccinés contre la covid-19 à participer massivement à l’essai et que leur participation permettra d’aider à détecter quels vaccins pourraient les protéger et leurs proches ainsi que des millions d’autres personnes dans le monde contre la covid-19. « Le mot test ne doit pas faire peur. Tous les vaccins subissent un processus scientifique. Ce n’est pas la première fois. Quand il y a eu Ebola, j’ai été le premier volontaire pour le test du vaccin. Pour Ebola, c’était la première phase. Avec ce vaccin, nous sommes dans une étude de phases 2 et 3. C’est pour la réponse immunitaire et l’efficacité à grande échelle. C’est une fierté pour notre pays d’être choisi et de recevoir ce vaccin. Si ces vaccins produisent le résultat escompté, ce qui est très probable, notre pays sera en première position pour en bénéficier », a-t-il conclu.
Moussa Samba Diallo
Source : Le Républicain