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Les trésors de l’islam sub-saharien à l’Institut du monde arabe

De la diffusion pacifique de l’islam du XIe siècle à la destruction de manuscrits à Tombouctou en 2012, une exposition visible jusqu’au 30 juillet à l’Institut du monde arabe retrace la diffusion de cette religion dans la région sub-saharienne du continent.

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« C’est seulement à partir du XVIIIe siècle qu’il y a eu les premiers jihads », explique la co-commissaire de « Trésors de l’Islam en Afrique, Hanna Boghanim, devant de rares manuscrits du XIIe siècle des mausolées de Tombouctou (Mali) , pour la plupart sauvés in extremis de la destruction lors de l’arrivée des islamistes en 2012.

La diffusion de l’islam « s’est d’abord faite par les marchands égyptiens venus du monde arabo-musulman », précise la co-commissaire. « Ce fut un processus d’appropriation lent au cours duquel les populations ont fait le choix de se convertir à cette religion » dans une zone qui s’étend de l’est et du sud du Soudan au Zimbabwe, et de l’ouest du Mali à la RDC et au Congo.

« Le commerce, la sédentarisation et les mariages avec les populations locales païennes » permettent cette diffusion, explique encore Hanna Boghanim. Une stèle funéraire gravée en arabe et datée de 1061 retrouvée au Soudan atteste de ce phénomène.

Les échanges commerciaux furent rendus possible après un accord survenu en 652 entre Égyptiens et Nubiens (actuellement Soudanais). L’exposition présente un beau fragment de tiraz (textile brodé d’or), réalisé au XIIe siècle, fixant la réglementation des échanges entre les deux peuples.

A la même époque, de l’autre côté du continent, ce sont les berbères, en contact avec les pays arabo-musulmans du Maghreb, qui diffusent cette pensée religieuse en traversant le désert du Sahara.

Le Ghana, le Mali avec le richissime roi Kanga Moussa qui en 1324 effectuera le pèlerinage à la Mecque, se convertissent progressivement. En témoigne la reproduction d’une fresque du cartographe majorquin (Espagne) Abraham Cresques de 1375.

Cette période de diffusion non violente « prend fin au XVIIIe siècle », explique la commissaire précisant « qu’il ne s’agit pas de convertir de nouvelles populations mais de revenir au plus près du texte sacré ». A l’est, des couteaux en fer du régime soudanais mahdiste de la fin du XIXe siècle attestent d’une reprise en main plus violente.

En regard de ces jihads, les commissaires ont fait appel à des artistes contemporains, pour la plupart photographes, pour dénoncer le terrorisme de la fin du XXe et du début du XXIe. Les photos de Fethi Sahraoui, lauréat 2017 du prix des amis de l’IMA, où se mêlent dans le désert femmes voilées et grosses berlines allemandes ferment l’exposition.

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