C’était sous la présidence du Ministre Togolais des Affaires étrangères, de l’Intégration régionale et des togolais de l’Etranger S.E Pr. Robert Dussey, représentant le Chef de l’Etat Togolais S.E.M Faure Essozima GNASSINGBÉ, en présence de S.E.M. Abdoulaye DIOP, Ministre des affaires étrangères et de la Coopération internationale, Chef de la délégation ministérielle du Mali.
Plusieurs autres personnalités ont également pris part à cette session, notamment les Commissaires aux Affaires politiques, à la Paix et à la Sécurité de l’Union africaine, et de la CEDEAO, respectivement les Ambassadeurs Bankole Adeoye et Dr Abdel Fatau MUSAH;
le Chef de la MINUSMA, M. Elghassim Wane et le représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies pour l’Afrique de l’Ouest, M. Saleh Annadif.
La cérémonie d’ouverture a été marquée par cinq interventions respectivement celles des représentants de l’UA, de la CEDEAO, de la MINUSMA qui ont été suivies par les discours des Ministres DIOP du Mali et Pr. Robert Dussey du Togo.
Tous ont noté avec satisfaction les progrès réalisés par les Autorités de la Transition pour un retour à l’ordre constitutionnel.
Le Représentant de l’UA a réaffirmé le soutien de l’institution africaine au processus de la transition du Mali et a appelé les partenaires à se mobiliser pour aider le Mali à rétablir la paix, la stabilité et la sécurité en vue d’amorcer un développement durable.
Le Commissaire aux Affaires politiques, à la Paix et à la Sécurité de la CEDEAO, Dr Abdel Fatau MUSAH a exprimé la solidarité de l’Organisation sous régionale au Mali avant d’inviter les partenaires bi et multilatéraux à soutenir les efforts et les engagements des Autorités de la Transition malienne.
Le Représentant spécial de Secrétaire général de l’ONU, Chef de la MINUMA, M. Elghassim Wane a déclaré que cette 3ème réunion du GST-Mali devrait marquer de façon plus pragmatique le soutien au Mali par des actions pour la stabilisation de notre pays. M. El Ghassim s’est félicité du respect des engagements des Autorités maliennes par la tenue de haut niveau du CSA, l’adoption de la stratégie de stabilisation des régions du Centre du Mali et l’adoption des documents juridiques et électoraux en vue d’un retour à l’ordre constitutionnel. Le Chef de la MINUSMA a rassuré de « l’accompagnement sans faille des partenaires » face aux défis complexes et immenses sur les plans sécuritaire, humanitaire et socio-économique. Face à ces défis, la mobilisation des partenaires est « un impératif » a t-il lancé.
À la suite de lui, le Ministre DIOP a adressé à l’auguste assemblée des messages forts et clairs :
« Votre mobilisation massive en ce jour démontre une fois de plus l’engagement, la détermination et la solidarité agissante de la communauté africaine et internationale à accompagner et à soutenir davantage le Mali pour une stabilité durable.
Dans le cadre de cette mobilisation, mutualisation et coordination des efforts, le Mali sait pouvoir compter sur l’alignement de nos partenaires sur les 3 principes clés qui guident l’action publique au Mali, conformément à la vision de Son Excellence le Colonel Assimi GOITA, Président de la Transition, Chef de l’Etat, à savoir : le respect de la souveraineté du Mali ; le respect des choix stratégiques et le choix des partenaires opérés par le Mali ; et la défense des intérêts vitaux du Peuple malien dans les décisions prises.
Avec ces principes clés à l’esprit, naturellement, le Mali reste ouvert à ses voisins, le Mali reste ouvert au monde, le Mali reste ouvert aux partenaires et à tous les partenariats. Le Mali poursuit la tradition d’un engagement panafricain pour la promotion et la défense de l’intégration et de la coopération régionales.
Monsieur le Commissaire, je voudrais vous rassurer que le Mali réaffirme son adhésion et sa contribution permanente à tous les mécanismes de sécurité collective pertinents, mais des mécanismes réellement africains, des mécanismes dans lesquels le leadership africain est affirmé, des mécanismes qui promeuvent et soutiennent les solutions africaines aux problèmes africains. Tant que ces lignes directrices sont opérées, il n’y a pas de raison que le Mali ne continue pas à participer et même à jouer un rôle de leadership dans l’ensemble de ces organisations.
Il y a quelques éléments clés qu’il faut retenir par rapport à notre pays, c’est qu’il y a des principes importants qui ont souvent conduit à des tensions avec des voisins et avec des partenaires. Je rappelle ces principes car ils vont aider à comprendre comment mieux interagir avec notre pays.
Le premier principe est de comprendre que personne n’aime le Mali plus que les maliens ; personne ne connaît les problèmes du Mali mieux que les maliens ; et personne n’a une meilleure solution aux problèmes du Mali que les maliens eux-mêmes. Cela ne veut pas dire que les maliens sont arrogants, mais cela veut simplement dire que ceux qui viennent nous aider doivent prendre le temps de parler avec nous, de nous comprendre, et d’identifier la meilleure manière de pouvoir contribuer à une solution.
Il est important aussi de retenir que tout ce qui se fera au Mali doit se faire avec les maliens, en accord avec les maliens et avec la contribution des maliens et nous n’accepterons rien qui puisse se faire sans les maliens ou contre les maliens. Ceci est une donnée importante qu’il faut retenir.
Dans le cadre de nos rapports avec nos partenaires, il est également important de comprendre que le Mali nouveau n’acceptera pas qu’on puisse nous imposer des agendas, qu’on puisse nous imposer notre propre agenda, nos priorités ; qu’on puisse nous imposer des diktats.
Naturellement cela s’accompagne d’un prix à payer et ce qui est nouveau est que notre Gouvernement est désormais prêt à dire non quand nous estimons que l’aide, l’assistance ou le partenariat qui nous sont proposés ne sont pas en ligne avec notre propre vision du Mali.
Il est important de comprendre cela car pendant longtemps, nous avons remarqué que le Mali accompagnait les partenaires. Maintenant nous voulons que le logiciel change pour que les partenaires comprennent que c’est le Mali qui assurera le lead, avec le prix que cela nécessitera de payer.
Ceux qui veulent travailler dans le cadre de cette vision et de ces principes sont les bienvenus.
Je tenais à porter ces précisions avant que nous ne débutions les discussions, que nous comprenions ces principes. Certains veulent nous coller des stéréotypes disant que « le Mali veut se fermer », « le Mali est isolé », « le Mali ne veut pas travailler avec les gens ». Ce n’est pas le cas, les choses ont changé et c’est une nouvelle vision.
Nous voulons travailler avec les partenaires, nous voulons travailler avec tous nos partenaires, de l’ouest, de l’est, du nord et du sud. Nous le ferons dans le cadre d’avantages comparatifs que nous pourrons tirer de ces partenariats.
Il faut aussi comprendre que, soutenir le Mali, travailler avec le Mali n’est pas un cadeau fait au Mali et aux maliens ; les Maliens ont la responsabilité première.
Tant qu’il n’y aura pas la paix et la stabilité au Mali qui occupe une position stratégique, centrale, en Afrique de l’Ouest, lorsque quelque chose de bien se passe au Mali cela se propage dans la région et lorsque quelque chose de mauvais se passe au Mali, cela affectera la région.
Le Mali est une mosaïque de populations : toute l’Afrique de l’Ouest est au Mali tout comme le Mali est dans toute l’Afrique de l’Ouest.
Donc, travailler avec le Mali, aider à ramener la démocratie, la paix et la stabilité au Mali est un investissement que chacun de nous fera pour la paix au Mali, pour la stabilité de la région et aussi pour la prospérité du monde. »
Le Ministre Togolais en charge des Affaires étrangères a réitéré la détermination et le grand intérêt du Chef de l’Etat du Togo Faure GNASSINGBÉ à soutenir le Mali dans la lutte pour la paix et la stabilité gages de tout développement pour une transition constructive et vertueuse.
Source : Bureau de l’Information et de la Presse/MAECI