L’émissaire du président malien, Tiebilé Dramé, chargé d’entamer le dialogue avec les groupes armés, a été reçu lundi 20 mai par le médiateur de la Cédéao Blaise Compaoré. L’objectif pour le Mali et la communauté internationale est de pouvoir organiser des élections dans le Nord et particulièrement à Kidal où sont installés les rebelles touaregs du MNLA. Ce week-end, un Haut Conseil de l’unité de l’Azawad a été crée, avec à sa tête le vieil Aménokal Intallah Ag Ataher et son fils ainé Mohamed. Cette initiative peut-elle inciter le MNLA à rejoindre cette entité ? La communauté touarègue reste très divisée pour le moment.
La perspective de négociations avec Bamako incite la communauté touarègue à se repositionner. C’est en partie ce qui explique la création de ce Haut Conseil de l’unité de l’Azawad.
Cette initiative vise plusieurs objectifs : elle permet à la famille Intallah de ressouder ses rangs, de redorer son blason, pour préserver la lignée dans le clan des Ifoghas. Le nomadisme de l’un des fils du viel Amenokal a écorné le prestige de la chefferie. Le turbulent Al Ghabas Intallah a quitté le MNLA lorsque le mouvement a été défait militairement par les jihadistes
Il a alors rejoint Ansar Dine puis, quand Yiad Ag-Ghali est devenu infréquentable, il a crée le MIA, en voie de dissolution. Le Haut Conseil de l’unité de l’Azawad pourrait chercher aujourd’hui à jouer les rassembleurs de la communauté.
Selon les informations de RFI, le général Gamou, Touareg resté loyal à l’armée malienne, aurait été contacté.
Les Touaregs ont du mal à s’entendre entre eux : Ifoghas, Ignans, Imrads n’ont jamais réussi à se fédérer, explique un fin connaisseur des clivages internes. Reste qu’un compromis est toujours possible. Un autre expert juge que la distance entre le MNLA et le Haut Conseil de l’unité de l’Azawad n’est pas si grande. Et ce n’est surement pas un hasard si ce Haut Conseil a juxtaposé deux mots clefs « unité » et « Azawad », termes revendiqués dès le déclenchement de la crise au nord du Mali par le MNLA.
Par RFI