Dans son dernier rapport (15 juillet 2019), l’ONU fait le constat que les organisations terroristes abandonnent à leur sort les combattants lorsque la situation joue en leur défaveur, favorisant en priorité l’évacuation de leurs cadres.
Que deviennent alors ces combattants ? Hier ils commettaient des crimes, non pas au service d’une guerre sainte, mais au service d’un homme avide de pouvoir. Aujourd’hui, ils sont traduits devant la justice. Ils viennent seuls répondre des actes et exactions qu’ils ont commis car personne n’est présent pour justifier des ordres qu’ils ont reçus. L’opinion publique a soif de justice ; elle réclame des sentences à leurs autorités.
Un juge à la retraite m’affirmait qu’en pareil cas, la justice se doit d’être implacable. Il s’ensuit alors une longue période d’emprisonnement. Au fur et à mesure, les visites des proches se font de plus en plus rares car les déplacements jusqu’à la prison coûtent chers. Jusqu’au jour où elles cessent. Dans le milieu carcéral, ce lieu clos au climat malfamé, où pullulent les maladies, chacun est seul.
Ceux qui promettaient monts et merveilles ont disparu au moment de payer l’addition. Quand les chefs partent, les combattants restent livrés à leur sort.
Idrissa Khalou
Source: Malijet