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Les résultats des tests ADN désormais connus : les dépouilles de Diago sont bien celles des «Bérets-rouges» arrêtés par les hommes de Haya

La preuve scientifique est désormais établie : les victimes de Diago sont bel et bien les éléments des 333ème et 331ème bataillons des parachutistes arrêtés le 30 avril 2012 et jours suivants. Une seconde victoire du juge Yaya Karembé et de graves ennuis pour le capitaine-général Amadou haya Sanogo.

 

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Les experts, en l’occurrence des médecins légistes, ont livré leur verdict après environ six mois d’enquête d’un autre type. Ils ont d’abord prélevé l’ADN sur chacune des victimes de Diago. L’ADN, c’est l’acide désoxyribonucléique. Nous ne nous encombrerons pas de détails hautement techniques. Il s’agit d’une substance chimique présente dans toutes les cellules et renfermant toutes les informations génétiques d’une personne. Elle peut être prélevée à partir de n’importe quel tissu vivant ou mort. Et les personnes issues du même arbre généalogique ont en commun des points inscrits dans ladite substance. Il s’agit là d’une définition liminaire dans la mesure où la substance en question possède beaucoup d’autres propriétés.
Après avoir donc prélevé l’ADN sur les corps découverts à Diago, les enquêteurs ont procédé de même chez les parents des Bérets-rouges disparus. Puisque la liste des personnes disparues était disponible, les parents proches ont été vite identifiés et leur ADN prélevé à partir de la salive. Eh oui, la fameuse substance est également contenue dans la salive !
Ne restait donc plus qu’à comparer l’ADN obtenu à partir des dépouilles de Diago avec celui prélevé sur les parents consanguins des victimes. Le résultat fut tout simplement sans appel : les ADN respectifs correspondent. Les Bérets-rouges disparus étaient bien les victimes de Diago. La preuve scientifique est désormais établie.
Pour rappel, à l’issue des événements du 30 avril et jours suivants, 21 militaires des 333ème et 331 ème régiments parachutistes furent arrêtés, conduits à Kati au fief de la junte militaire et…, disparurent sans laisser de trace, du moins jusqu’à la découverte d’une fosse commune à Diago, à une dizaine de kilomètres de la ville-garnison. Les premiers soupçons portèrent naturellement sur la junte avec la découverte, dans la même fosse, d’une carte d’identité militaire appartenant à une personne disparue. Pas suffisant comme preuve ! Et pour cause, une personne malintentionnée pouvait bien commettre cet acte dans l’intention de brouiller les
pistes. Il aurait fallu des preuves scientifiques pour confirmer les premiers soupçons. Le doute n’est d’ailleurs plus permis. Cette découverte réconforte le juge instructeur Yaya Karembé. Lequel avait « osé » requalifier les charges contre Amadou Haya Sanogo. En effet, inculpé de complicité d’enlèvement, la charge contre le capitaine-général se muera en complicité d’assassinat. En matière pénale, le complice est généralement considéré comme le cerveau d’un crime organisé. On l’appelle le commanditaire et l’auteur, l’exécutant. S’ils sont reconnus coupables, les deux risquent la même peine. En clair, dans l’application de la sanction, la loi ne fait pas distinguo entre les deux.

Les avocats du capitaine-général avaient reproché à Yaya Karembé d’avoir requalifié les charges avant même d’avoir pris connaissance du résultat des tests ADN. Mais selon toute évidence, le magistrat instructeur possédait plusieurs arcs dans son carquois. Les résultats des tests viennent, en tout état de cause, lui donner raison. Et du coup, tombent les derniers espoirs des prévenus Amadou Haya Sanogo et consorts.
Batomah Sissoko

Sphinx

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