Les auteurs de l’ouvrage ont surtout souligné en quoi les différents régimes ont réussi ou échoué face aux rébellions récurrentes dans le Septentrion malien et pensent avoir déconstruit les mensonges qui ont servi la cause d’une tribu de Touareg maliens
Choguel Kokala Maïga et le professeur Issiaka Singaré ont présenté le livre qu’ils ont écrit sur leur perception des différentes rébellions qui ont secoué le Nord du Mali de 1963 à nos jours. Ils ont surtout souligné en quoi les différents régimes ont réussi ou échoué face aux rébellions récurrentes dans le Septentrion malien et pensent avoir déconstruit les mensonges qui ont servi la cause d’une tribu de Touareg maliens. C’était le Samedi dernier maison de la presse
C’est une foule enthousiaste qui a pris part à la dédicace du livre coécrit par Dr. Choguel Kokala Maïga et le professeur Issiaka Singaré à la Maison de la presse dont des hommes politiques. le parti-pris de la France pour une minorité de la population du Nord, la genèse des rébellions cycliques, l’enlisement du processus de l’Accord d’Alger de 2015 ont été, entre autres sujets discutés au cours de la rencontre.
L’assistance a suivi avec intérêt les deux auteurs qui estiment que la vérité n’a pas été dite sur les rébellions au Nord du pays. Vendu au prix de 10 000F CFA, le livre doit être consulté par tous ceux qui s’intéressent à l’histoire du Mali, selon Mohamed Ali Batilly, ancien ministre qui a pris part à la dédicace de l’ouvrage.
Les auteurs estiment que le 26 Mars 1991 aurait dû être l’amorce d’une ère nouvelle pour le Mali. « Mais, une fois passée l’illusion lyrique, la réalité s’est imposée. Les dirigeants de la IIIème République vont se révéler incapables de capitaliser trois décennies d’acquis dans différents domaines de l’édification nationale », indiquent les auteurs.
Le livre composé de 453 pages, rapporte qu’avec dilettantisme sur fond de gabegie et de corruption, la gestion hasardeuse des rébellions aura pour conséquence, l’effondrement, dans le courant du mois de mars 2012, de l’État, aboutissement de velléités séparatistes au départ contenues par les présidents des Ière et IIème Républiques.
Et les auteurs de s’interroger : « Comment se fait il que les autorités de la IIIe République aient échoué à préserver l’unité et l’intégrité du territoire national ? A assurer la sécurité des Maliens et de leurs biens ? Des accords et ententes, quand ce ne sont pas des pactes, ont été signés avec une infime minorité des composantes du peuple malien. Pourquoi sont-ils tous restés lettre morte ? Pourquoi la récurrence des rébellions au nord du Mali ? Comment un Etat si farouchement attaché à son indépendance et à sa souveraineté s’est-il trouvé de fait placé sous tutelle de la communauté internationale ?»
La plupart des intervenants ont dit partager ces questions que les auteurs de la l’étude se sont posées. Ces auteurs, remontant au VIIème siècle, sans avoir la prétention de faire œuvre d’historiens, ont examiné un ensemble d’éléments susceptibles de répondre aux questions. Beaucoup de participants n’ont pas pu intervenir lors du débat qui a suivi les interventions des auteurs qui invitent plutôt les gens à lire l’ouvrage. « Nous invitons ceux qui ne sont pas d’accord d’écrire aussi », recommande Choguel Kokala Maïga.
Le moins qu’on puisse dire est que le livre de Choguel et Issiaka déchaine les passions. Tout le gotha du monde politique et intellectuel du Nord du Mali était présent à la cérémonie de lancement. De nombreuses personnalité sont restées sur leur faim, n’ayant pas eu le temps d’intervenir sur le contenu du livre, lors du débat.
Seydou Diamoutene
Source: Le 22 Septembre