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Les proches du président «rétrogradés»

Les observateurs ont remarqué, après le remaniement, que ce sont bien les proches du président de la République ou supposés comme tels qui ont fait les frais. Il s’agit d’Hammadoun Konaté, de Mme N’Diaye Ramatoulaye Diallo, d’Abdel Karim Konaté et de Mahamane Baby. Le premier, Hammadoun Konaté, était numéro 2 du gouvernement Modibo Kéïta II. Il occupait un poste ministériel stratégique, dans la mesure où tout le ‘’volet reconstruction du Nord’’ dépendait de lui. D’aucuns le voyaient même dans le fauteuil de Premier ministre. De numéro 2 du gouvernement, il a été rétrogradé à la 5ème place. Pis, son Département a été délesté du volet ‘’Reconstruction du Nord’’. Quant à Mme N’Diaye Ramatoulaye Diallo, elle figurait dans le cercle très rapproché du président de la République. Certains journaux avaient signalé qu’il lui arrivait de nouer la cravate du président lors de ses déplacements. Et puis, avec l’appui d’IBK, elle avait pu faire la jonction entre le ministère du Tourisme et de l’Artisanat qu’occupait Mme Berthé et son ministère initial. Aujourd’hui, à sa grande surprise, elle perd ce qu’elle avait gagné, officiellement, dans le souci de faire de la place aux nouveaux venus, au nom de la paix.

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S’il y a un ministre qui est bien mal récompensé, c’est bien celui du Commerce. Abdel Karim Konaté dit Empé s’est battu comme un beau diable dans l’eau bénite pour la maîtrise des prix, la protection des consommateurs ; pour éviter la hausse des produits de première nécessité durant le mois de Ramadan ; pour sauver le parc industriel à travers la signature de contrats de performance. Pratiquement, toutes les semaines, les plus hautes autorités du pays le félicitaient pour ses efforts et ses initiatives. Dans le classement trimestriel des ministres, initié par le Premier ministre, il figurait sur le podium, le jeudi 7 juillet, jour du remaniement. Les PTF l’ont remercié pour la maîtrise des prix, gage de stabilité sociale, selon eux. Pour toute récompense, on lui retire l’Industrie et on le plonge dans les profondeurs de la préséance gouvernementale. De la 12ème, il se retrouve à la 25ème place.

 

Mahamane Baby, dont les liens avec la famille présidentielle sont connus, a mobilisé tous ses services pour atteindre l’objectif de 200.000 emplois promis par IBK. Tous les mois, il fait le point, chiffres à l’appui. Il faut reconnaître qu’il avait de très mauvais rapports avec une partie du Cnj-Mali, dont les ambitions ministérielles de son président étaient connues de tous. Au sein de son parti aussi, certains cadres cherchaient des poux sur sa tête. C’est peut-être tout ça qu’il a fini par payer.

 

Un Premier ministre très affaibli

 

Les ministres présents au Conseil de cabinet du jeudi dernier à la Primature n’en reviennent toujours pas. Certains anciens ministres jurent qu’ils n’ont jamais vu un tel spectacle. Quant aux nouveaux, il y en a qui sont encore traumatisés. Il semble que le Premier ministre a laissé des plumes lors du remaniement et que certains ministres ne le considèrent plus comme auparavant. En effet, durant ce Conseil de cabinet, il a eu des échanges très vifs avec certains ministres. Il y avait comme une sorte de défiance envers le Premier ministre. Cette attitude serait due au fait que certains ministres se sont pas rendu compte que le «Vieux» ne décidait de rien, qu’il n’a pu tenir ses promesses et qu’il a réglé quelques comptes en cassant certains ministères. Mais l’échange le plus violent qui s’est déroulé, a opposé le PM au ministre Bathily. Les autres ministres ont remarqué que le PM était fermé à toutes les explications données par Bathily sur certains dossiers. Après le Conseil de cabinet, les deux hommes ont continué l’explication dans le bureau du PM. Là aussi, les éclats de voix s’entendaient dans le couloir. Selon nos informations, le PM ne pardonne pas à Bathily l’attitude de son fils Ras Bath, qui estime qu’il a sa place en prison. Aux dernières nouvelles, tout serait rentré dans l’ordre…au profit de Bathily.

 

Ministres SDF

 

Hé oui, ils ont été nommés ministres sans qu’aucune disposition ne soit prise. Dans une équipe pléthorique, le chef du gouvernement et le président de la République ne se soucient pas des questions de bureaux et autres commodités pour les ministres. Il suffit de les nommer, et après, il faudra trouver une solution pour caser tout le monde. Les deux ministres sans bureau sont Amadou Koïta de la Jeunesse et de la Construction citoyenne et Ibrahim Ag Ali Mohamed du Développement industriel. Deux ministères nouvellement créés. Tout le monde se souvient encore de la bataille entre Poulo et Me Diarra quand le ministère de la Jeunesse et Construction citoyenne avait été créé. Les deux voulaient tous restés dans le bâtiment en face de l’ex-ENA. Finalement, le gouvernement a tranché, même si Poulo et son équipe ont fait quelque moment à la Cité administrative. Aujourd’hui, tel n’est pas le cas pour les deux nouveaux ministres qui n’ont même pas de membres de cabinet, encore moins de Conseillers. Ils sont les deux à ne pas avoir de bureau. Cela se passe alors que l’Etat vient de publier la liste de ses bâtiments à vendre. Pourquoi ne pas prendre dans ce lot deux bâtiments pour nos ministres Sans Domicile Fixe, au lieu de les laisser en errance ?

 

Le fardeau devenu gâteau

Professeur Tiémoko Sangaré, président de l’Adéma-Pasj, devait être le premier président de l’Assemblée nationale de l’ère démocratique, mais il avait finalement été lâché au profit du Professeur Aliou Nouhoum Diallo. L’enfant de Sanankourouni, dans le cercle de Bougouni, disait tout le temps que l’accompagnement d’IBK est plus qu’un fardeau. Le président des Abeilles était fatigué, même très fatigué. Selon ses proches, il était au service des ministres Adéma dans le gouvernement. Certains vont jusqu’à dire qu’il a été copté pour être président par un clan de l’Adéma afin d’avoir la mainmise sur le parti. C’est aussi cela, la vie dans les partis politiques au Mali. Un responsable, qui n’est pas ministre ou député, a rarement voix au chapitre. Aujourd’hui, avec l’entrée du Professeur Tiémoko Sangaré au gouvernement, comme ministre des Mines, on peut dire que le fardeau est devenu un gâteau pour lui. Ou qu’il a eu son moreau de gâteau. Lui qui a de tout le temps été un piètre ministre dans les différentes équipes gouvernementales d’ATT, à l’Agriculture puis à l’Environnement. Malo Tiémoko est aussi un homme politique très avare, selon les griots de la République.

 

Toujours égal à lui-même 

«La justice malienne est malade de nos comportements, de notre attitude, de nos fautes. Stop et ensemble, bâtissons une ‘’Nouvelle Justice’’». Cette phrase est postée sur la page du tout nouveau ministre de la Justice. Mamadou Ismaël Konaté ou Vieux Konaté a été surpris par sa nomination comme ministre, parce qu’à 24 heures de la formation de la nouvelle équipe, nous avons échangé avec lui à domicile, sur les modalités de fonctionnement du Comité d’experts, la communication et les écoutes ; bref, sur comment accélérer les choses au niveau de ce Comité. Mais voilà que le lendemain de notre conversation, il devient ministre, à notre grande surprise. Pour bon nombre de Maliens, il est l’un des rares ministres appréciés dans le nouveau gouvernement. Il est  connu pour sa simplicité, sa sympathie, son franc-parler et sa rigueur dans le travail. Mais… on a beau être bon, la politique est une autre réalité. «La politique du plus fou ou fort est la meilleure ; ça se passe comme ça». Me Konaté vient de réussir un grand coup avec sa mission à Gao, car les jeunes ont été plus sensibles à ses propos. Reste maintenant un test grandeur nature qui attend, dans les jours à venir, le nouveau Garde des Sceaux : la gestion des revendications du SAM qui veut aller en grève du 27 au 29 juillet 2016. Tout un challenge.

 

Bastonnade préférée

 

Notre Doyen Idrissa Diouf, une grande plume, ancien Directeur de la communication de la BNDA, qui a fait valoir ses droits à la retraite, amuse le monde sur sa page Facebook avec des histoires drôles. Koro, qui pendant le mois de Ramadan, nous a gratifié d’une tasse de riz au gras, a posté ceci sur sa page Facebook : «Deux voleurs, qui sont aussi des amis, ont décidé de cambrioler deux maisons contiguës. Au bout d’une heure, on entendit des cris très forts provenant de l’une des deux concessions et le propriétaire de l’autre maison se pencha pour voir ce qui s’y passait. Lorsque son voisin lui fit savoir qu’il avait attrapé un voleur qu’il était en train de frappe, il lui dit alors : tu nous empêches de dormir pour si peu voisin, j’ai attrapé son complice il y a 30 mn et je l’ai déjà égorgé. Là, le voleur pria son tortionnaire de continuer sa bastonnade et de ne pas écouter les paroles du voisin.  Ah, ah, ah,  qui est fou ?»

 

Bombe foncière

 

Les Maliens sont aujourd’hui préoccupés par la gestion de la crise au Nord, mais il y a une bombe qui dort dans tout le pays : le foncier. Sa mauvaise gestion a tué plus que la rébellion. Mais la gestion actuelle ne peut résoudre le problème, car au Mali, il ne se passe pas de semaine, sans qu’il n’y ait des attaques à cause des litiges fonciers. Il y a eu, la semaine passée, un affrontement sanglant entre les habitants de deux villages dans le cercle de Kita, Arrondissement de Séféto. À la base, un litige foncier. Un député y est fortement impliqué, pour promesse de campagne non tenue. Il a eu à faire une intervention sur les radios privées : «Attention, ne me mentionnez pas !» Le député a fait la confusion entre deux personnes qui se sont succédé à Toukoto, comme juges. À Sikasso, à l’entrée même de la capitale du Kénédougou, dans un village du nom de Lamine Bamba, un autre litige foncier oppose les populations. Un gendarme a voulu s’y rendre, mais il ne savait pas que les habitants étaient organisés. C’est ainsi qu’en l’absence des chefs de famille, le gendarme a été sérieusement tabassé par les femmes. Finalement, c’est la Brigade de gendarmerie qui est intervenue pour arrêter les femmes en question. Et tous les villageois se sont fait prisonniers. À la base de ce conflit, à Lamine Bamba, un lot à usage d’habitation vendu à plusieurs reprises.

Source :Le Reporter

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