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Les menstruations, source d’absentéisme scolaire dans le monde

Selon un rapport de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, en Afrique subsaharienne, une fille sur dix ne va pas à l’école pendant son cycle menstruel, ce qui correspond, d’après certaines estimations, à 20 % du temps scolaire perdu sur une année.

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Nombre de filles abandonnent complètement l’école lorsqu’elles sont réglées. Serait-ce par manque d’installations, d’informations ou de produits d’hygiène que les jeunes filles perdraient 20 % de leur temps scolaire par an ?

Gestion de l’hygiène menstruelle

La solution, c’est la gestion de l’hygiène menstruelle (GHM). Cette expression désigne l’accès à des informations, une préparation et un soutien adaptés qui permettent aux jeunes filles de gérer leurs menstruations de manière hygiénique, avec dignité et en toute sécurité.

Nous devons nous intéresser à la GHM car elle peut favoriser la croissance et l’autonomisation sociale et économique. Elle peut aussi contribuer à la réalisation de plusieurs des Objectifs de développement durable (a) (ODD), notamment l’éducation de qualité (ODD 4), l’égalité entre les sexes (ODD 5) et l’eau propre et l’assainissement (ODD 6).

À la Banque mondiale, nos collègues qui travaillent dans les domaines de l’eau et de l’assainissement, de la santé, de l’éducation, de l’entreprise sociale et des questions de genre s’efforcent ensemble de faire progresser la GHM dans le cadre de nos opérations. Nous explorons en effet des interventions susceptibles d’améliorer l’accès aux installations d’assainissement, la sensibilisation à l’hygiène et la lutte contre l’absentéisme scolaire des jeunes filles.

Des expérimentations menées au Ghana

Selon les estimations, au Ghana, quelque 11,5 millions de femmes n’ont pas accès à des installations de gestion de l’hygiène/d’assainissement évitant tout contact avec des déchets. D’après le dernier rapport de suivi de l’UNICEF sur l’eau et l’assainissement dans les écoles (a), 59 % des écoles primaires du Ghana sont dotées d’installations adéquates pour l’eau et 62 % pour l’assainissement.

Au Ghana, il est prévu de mener un essai randomisé contrôlé (ERC) sur la thématique « WASH dans les écoles » au titre du projet eau et assainissement dans la région métropolitaine d’Accra (a). L’objectif est d’obtenir des informations sur l’impact des activités WASH tenant compte de la GHM sur l’éducation des filles. Quatre groupes d’étude seront utilisés pour l’ERC :

  1. Un ensemble d’écoles dans lesquelles il n’y a aucune intervention, qui constitue le groupe témoin ;
  2. Un ensemble d’écoles uniquement dotées d’installations WASH permettant la GHM (toilettes séparées pour les filles et les garçons, portes qui ferment à clé, accès à des solutions socialement acceptables pour l’évacuation des déchets, accès à l’eau pour se laver à proximité des toilettes et à un espace où se changer).
  3. Un ensemble d’écoles ne proposant qu’une éducation à l’hygiène menstruelle et
  4. Un ensemble d’écoles proposant une éducation à l’hygiène menstruelle ET dotées d’installations WASH tenant compte de la GHM.

Des mesures seront testées, une base de référence sera définie puis, après six à huit mois, une évaluation d’impact finale sera réalisée. Les résultats seront consignés et diffusés au public cible : pouvoirs publics, Banque mondiale, milieux universitaires et acteurs du développement.

La collaboration avec la Banque mondiale et la volonté des pays attestent des besoins croissants en GHM

En 2015, le gouvernement indien a publié des directives nationales sur la gestion de l’hygiène menstruelle (a) pour éviter que près de 113 millions d’adolescentes n’abandonnent l’école avec l’apparition des premières règles. D’après l’une des études qui a servi à l’élaboration de ces directives, sur 14 724 écoles publiques, seules 53 % disposaient de toilettes non mixtes et utilisables par les filles. En outre, 132 millions de ménages ont indiqué ne pas disposer de toilettes.

Améliorer la visibilité et l’action en matière de GHM

Les chercheurs, les universités, les organisations non gouvernementales, les organisations internationales et le secteur privé font front commun avec les jeunes femmes et les populations, dans le monde entier, pour accroître la visibilité et promouvoir l’action sur ce sujet souvent tabou. En voici quelques exemples.

En avril 2016, à l’occasion de Let Girls Learn (a), un événement en faveur de l’éducation des filles, organisé à la Banque mondiale, Michelle Obama, la Première dame des États-Unis, a expliqué sans ambages que les menstruations pouvaient empêcher les filles d’aller à l’école et qu’il fallait y remédier pour leur permettre de poursuivre leurs études.

Le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), l’Initiative des Nations Unies pour l’éducation des filles (UNGEI), l’Université Emory et le Canada ont formé un partenariat pour proposer un cours en ligne sur l’initiative « WASH dans les écoles » et l’amélioration des capacités nationales de recherche sur la gestion de l’hygiène menstruelle en milieu scolaire : WASH in schools for girls e-course: Increasing national capacity to conduct research on menstrual hygiene management in schools (a).

Cette année, c’est WASH United (a) qui a organisé le 28 mai dernier la journée mondiale de la gestion de l’hygiène menstruelle (a), qui existe depuis 2014. À l’occasion de sa dernière édition, plus de 300 événements ont été organisés dans le monde entier, en vue d’accroître la sensibilisation et de poursuivre l’action.

L’action de la Banque mondiale

Depuis l’an dernier, le groupe de travail de la Banque mondiale sur la GHM rencontre des entreprises sociales qui s’occupent de l’accès aux produits sanitaires et à la GHM. Dans un billet de blog de la Banque mondiale, Jaydeep Mandal, fondateur et directeur général d’Aakar Innovations (a), une entreprise sociale basée en Inde, raconte l’une de ces visites. Il explique qu’Aakar Innovations non seulement donne accès aux femmes à des produits d’hygiène menstruelle financièrement accessibles et écologiques et offre aux femmes des moyens de gagner leur vie, mais s’efforce aussi de briser le silence sur la question de la menstruation.

Serviettes hygiéniques : les leçons du Kenya

ZanaAfrica (a), une autre entreprise sociale, opère depuis le Kenya. Elle a été créée à la suite du constat selon lequel près d’un million de filles, dans ce pays, ne vont pas à l’école parce qu’elles n’ont pas accès à des serviettes hygiéniques et à une éducation à la santé génésique. ZanaAfrica a opté pour un programme axé sur trois piliers : (i) éducation à la santé (a) (ii) distribution de serviettes hygiéniques et actions de sensibilisation menées par des partenaires locaux (a) et (iii) politique publique et actions de plaidoyer (a). Pour en savoir plus sur ZanaAfrica, veuillez consulter cet article (a) récemment publié par National Public Radio.

Il est important de soutenir Aakar Innovations, ZanaAfrica et les dizaines d’entreprises sociales qui souhaitent que les femmes du monde entier puissent accéder à des produits d’hygiène et à l’éducation à la santé. Pour l’avenir, la Banque mondiale continuera de promouvoir et de soutenir les efforts en matière de GHM pour permettre aux jeunes femmes de gagner en visibilité et en autonomie grâce à une approche holistique et inclusive.

Les jeunes filles et les femmes doivent avoir accès à des produits d’hygiène et à des informations précises sur leur santé menstruelle, et ne devraient plus ressentir de honte ou de stigmatisation lorsqu’elles ont leurs règles. La prochaine fois que vous entendrez parler de GHM, non seulement vous saurez ce que cela veut dire, mais également pourquoi c’est important.

Source: worldbank

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