A Bamako et dans certaines localités de l’intérieur du pays, des manifestations deviennent fréquentes pour exiger le départ de la MINUSMA. Cette recrudescence d’hostilité envers la mission Onusienne intervient quelques semaines avant le débat à l’ONU sur le mandat de cette force.
Pour rappel, le Conseil de sécurité avait décidé, le 29 juin 2022, de prolonger d’un an le mandat de la MINUSMA. Mais les compétences de la Mission en matière d’enquêtes sur les allégations d’atteintes aux droits de l’homme ont divisé les membres du Conseil. Cependant, pour le gouvernement du Mali, cette reconduction de mandat n’a pas pris en compte certaines de ses préoccupations importantes. Autre fait majeur à retenir : le Mali a fermement rejeté les dispositions concernant la libre circulation de la MINUSMA sur le territoire national. Les autorités de la transition avaient auparavant demandé de revoir le mandat de la mission onusienne pour mieux protéger les populations civiles. Dans ce mandat, la MINUSMA n’a plus l’appui aérien des forces françaises. En revanche, elle a quitus de mener des enquêtes sur des cas de violations de droits l’Homme.En effet, ces réserves du gouvernement sont en grande partie celle de la majeure partie de la population d’où la colère d’une frange importante de la population qui ne souhaite plus voir la MINUSMA au Mali. Pour bon nombre des maliens, il ne se passe plus de semaine sans que des populations civiles innocentes ne fassent l’objet d’attaques barbares de la part de groupes armés terroristes, qui souvent se déplacent en grand nombre malgré la présence des avions et drones des Nation-Unies. Rappelons le cas d’Ogossagou, il y a quelques années, les populations étaient massacrées sous le nez des soldats onusiens. Pour toutes ces raisons et face à l’inertie de la mission, la population malienne exprime sa colère et réclame son départ. Dans le district de Bamako et dans plusieurs localités, des manifestations deviennent fréquentes pour exiger le retrait de ces soldats envoyés sur notre sol. Selon plusieurs associations de la société civile, la MINUSMA est à la base de l’insécurité qui sévit au Mali. Et certains accusent même la force onusienne de complicité avec certains groupes armés. Et des voix se font entendre à travers le pays pour porter des accusations contre la MINUSMA. Du côté des autorités il semble que ce départ n’est pas à l’ordre du jour actuellement. Le silence assourdissant des autorités maliennes sur la question en dit long sur leur volonté à voir renouveler le mandat de la mission onusienne.En effet ceux qui demandent le départ de la Mission onusienne se posent également de nombreuses questions qui sont entre autres : Pourquoi la MINUSMA ne s’implique-t-elle pas dans la protection des populations maliennes ? Pourquoi n’assiste-t-elle pas les FAMA pour libérer les localités maliennes occupées par des djihadistes ? La MINUSMA est-elle au Mali pour sécuriser le pays ou faire du tourisme ? Ce sont des questions qui taraudent les esprits de beaucoup de maliens.Ces questions, sont, ont été, furent et demeurent toujours sans aucune réponse. Il faut préciser que la MINUSMA est la neuvième mission avec un mandat de protection des civils. Elle est autorisée à utiliser tous les moyens nécessaires pour assurer la protection des civils menacés de violences physiques. Au regard de tous ces écueils à lui reprocher, la MINUSMA doit faire son mea culpa au lieu d’entreprendre des enquêtes sur d’éventuelles violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire, ce à quoi certains maliens s’opposent. Par contre les populations maliennes attendent de la MINUSMA qu’elle contribue à la recherche de solutions durables aux défis sécuritaires au Mali.Le mois de juin nous dira si oui ou non le mandat de la MINUSMA sera renouvelé.
Wait and see.
Assitan DIAKITE
L’alternance