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Les Maliens aux urnes pour le 1er tour des législatives

1 tour elections legislatives 2013

Quelque 6,5 millions de Maliens sont appelés à voter pour le premier tour des élections législatives ce dimanche 24 novembre. Ce scrutin, trois mois après la présidentielle, doit parachever le retour à l’ordre constitutionnel interrompu par un coup d’Etat en mars 2012 . Des élections législatives, qui sur le papier, apparaissent plus complexes techniquement et politiquement que la présidentielle qui a porté le 11 août dernier Ibrahim Boubacar Keïta à la tête du Mali. Le scrutin se déroulera sous haute surveillance, particulièrement dans le Nord où des soldats ont été mobilisés pour protéger les bureaux de vote. Les bureaux de vote seront ouverts de 08h00 à 18h00 TU.

L’enjeu de cette élection est d’élire une nouvelle Assemblée nationale qui devra, au nom du peuple malien, contrôler la politique générale du nouveau chef d’Etat. Pour pouvoir mener à bien ses réformes le président Ibrahim Boubacar Keïta a donc besoin d’une majorité parlementaire. Or on n’élit pas un député comme on élit un président de la République, fait remarquer un analyste malien. Or selon Louis Michel, le chef des observateurs européens, le scrutin de listes, majoritaire à deux tours, promet quelques difficultés techniques et politiques.   La liste qui recueillera 51% des suffrages remportera, remarque-t-il, la totalité des sièges de la circonscription. De quoi provoquer des déceptions et des frustrations dans un climat politique qui demeure fort sensible. Dans le cercle de Gao par exemple, tout le monde attend le match entre la liste RPM et la liste ASMA Adema : les partisans du président contre ceux du ministre de la Défense, soutenus par les députés sortants. A Kidal en revanche, on suivra l’influence des indépendantistes qui appellent tout bonnement au boycott du scrutin. Un scrutin sous haute sécurisation du Nord au Sud. Au Nord, casques bleus, militaires français et maliens seront réquisitionnés pour assurer le bon déroulement de ce premier tour.   Le Nord  vote aussi Les Maliens du Nord, ceux des trois régions de Gao Tombouctou et Kidal sont eux aussi appelé à élire leurs représentants. Dans cette région qui a connu ces derniers jours encore des soubresauts en matière d’insécurité avec des obus lancés au dessus de la ville de Gao, ou bien des membres de la famille du général Gamou tué par des membres du Mujao, l’enjeu sécuritaire est de taille. Beaucoup de députés sortants du Nord retentent leur chance y compris certains leaders des groupes armés, un temps privés de leur immunité parlementaire, qui ont été récemment réhabilités. Hamada ag Bibi, porte-parole du HCUA ex-Ansar Dine se présente dans son fief d’Abeibara. Dans la région de Kidal, on s’attend à un faible taux de participation en raison de l’appel au boycott de la part des représentants du MNLA. Plus au Sud à Gao, ambiance toute autre où les paris vont bon train pour savoir qui de la liste du président IBK et celle du ministre de la Défense arrivera en tête, RPM contre Asma Adema. Selon un journaliste local, la participation promet d’être massive et l’ambiance électrique. A Gao où comme partout ailleurs dans le Nord, les forces de sécurité internationales et maliennes sont mobilisées. Selon Malik Aliou, journaliste à radio Aadar à Gao, ce sont les Maliens qui sécuriseront des bureaux de vote :« Il y aura des gendarmes ou des policiers qui vont assurer la sécurité à l’entrée et à la sortie de chaque bureau de vote. Au niveau des zones nomades aussi, tout est sécurisé pour que les gens puissent voter dans la tranquillité ». A Tombouctou, on se félicite du retour de nombreux déplacés. En revanche, pas de vote pour les réfugiés : la loi électorale ne prévoit pas de bureau de vote aux abords des camps, ce qui compromet une bonne représentativité comme le souligne Abdoullahi Ag Mohamed el Maouloud le président de l’OSCA, Organisation des sociétés civiles de l’Azawad : «  Dans certains cercles de l’ethnie touarègue arabe n’étant pas présente, il leur est difficile de se présenter aux élections. Il va manquer des candidats et beaucoup d’électeurs ». Des observateurs maliens vont se déployer dans les trois régions du Nord pour surveiller ce premier tour de législatives. Réactions, entre vigilance et confiance Ces élections législatives apparaissent sur le papier plus complexes techniquement et politiquement que la présidentielle qui a porté le 11 août dernier Ibrahim Boubacar Keïta à la tête du Mali. La société civile malienne promet la plus grande vigilance, car les enjeux sont énormes. C’est le sentiment d’Ibrahima Sangho, président du Réseau APEM, Réseau d’Appui au processus élecoral au Mali. Aidée par la communauté internationale, la société civile malienne a décidé de s’investir dans la surveillance et l’observation de ce scrutin, avec pour meilleur allié les sms des téléphones des 3.700 observateurs internationaux.

De son côté, l’Union européenne se montre aussi très vigilante. Le défi est de taille, reconnaît Louis Michel, chef de la mission d’observation de l’UE, qui a rencontré hier soir le président Ibrahim Boubacar Keïta. Il s’interroge sur le type de scrutin retenu. Tout comme lors de la présidentielle, la communauté internationale accompagne, soutient le Mali pour la réussite de ce scrutin. Le Représentant spécial adjoint du secrétaire général de l’ONU au Mali, David Gressly, se veut confiant.

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