Le dispositif, qui intègre par ailleurs le couplage des scrutins, aurait déjà fait ses preuves en RDC et va coûter entre 900 000 et 1 million francs CFA l’unité, soit 27 milliards environ pour les 34 000 appareils nécessaires pour couvrir le territoire électoral national. Il n’en demeure pas moins qu’il a suscité des préoccupations partout où ses promoteurs sont passés pour le magnifier. Les interrogations ont surtout trait à l’adaptabilité du vote digital à l’expression des suffrages dans les milieux à forte dominance d’électeurs analphabètes, mais la méfiance vis-à-vis d’un outil peu connu pourrait aussi passer par là. Qui plus est, aucune assurance n’est donnée quant à la protection du système contre d’éventuelles infiltrations par l’acheteur ainsi que la résistance de ses concepteurs à la manipulation. Mais le péril le plus redoutable réside dans les incertitudes fonctionnelles. Ses fournisseurs n’excluent pas par exemple la survenue de pannes électroniques compensables, selon eux, par le recours à des machines de rechange. De quoi faire craindre une foultitude d’anomalies et autant de motifs de contestations inhérents aux interruptions d’opérations. Autre interrogation : comment compiler les données d’une machine endommagée de façon irrécupérable ? La hantise d’une sécurisation du scrutin contre les fraudes pourrait ainsi engendrer des tours incorrigibles susceptibles de déteindre sur l’ensemble du processus.
A KEÏTA