Malaise au sein du futur gouvernement italien, après qu’un enregistrement audio dans lequel Silvio Berlusconi révèle avoir échangé de “jolies lettres” avec son “ami de longue date”, Vladimir Poutine, a fuité.
Alors que les tensions entre Giorgia Meloni, appelée à devenir Première ministre, et son principal allié, Silvio Berlusconi, s’étaient apaisées, les nouvelles révélations faites par le président du parti Forza Italia sèment une nouvelle fois le trouble dans la politique italienne. Malgré lui, Il Cavaliere a récemment révélé entretenir une correspondance épistolaire avec le président russe Vladimir Poutine.
Lors d’une réunion à huis clos avec les députés de son parti, Berlusconi a déclaré avoir “rétabli les relations avec le président Vladimir Poutine, un peu, beaucoup même”. Et de poursuivre: “Pour mon anniversaire, il (Vladimir Poutine) m’a envoyé vingt bouteilles de vodka et une très jolie lettre, et j’ai répondu avec des bouteilles de Lambrusco et une lettre tout aussi jolie. Il m’a décrit comme le premier de ses cinq vrais amis.” Alors que l’enregistrement audio de cette conversation a été diffusé par le média italien LaPresse, Silvio Berlusconi dément fermement avoir tenu ces propos.
Mettre à mal l’Europe
Ce rapprochement entre l’ancien Premier ministre italien et le président russe met à mal les efforts de Giorgia Meloni (Fratelli d’Italia) en vue de former un gouvernement de centre droit européen avec Forza Italia et Lega (le parti d’extrême droite de Matteo Salvini). “Il est très clair que la coalition de centre droite est en faveur de l’intégration européenne, réaffirme la coopération transatlantique avec nos amis américains, le rôle dans l’OTAN et les valeurs européennes”, avait déclaré le président du Parti populaire européen, Manfred Weber, en septembre dernier. Mais les prises de positions et actions de Silvio Berlusconi semblent démontrer tout le contraire.
Ce rapprochement entre Il Cavaliere et Poutine inquiète l’eurodéputé Brando Benifei, qui estime que cette amitié de longue date pourrait mettre à mal le nouveau gouvernement, ainsi que l’Europe elle-même. “La Lega et M. Berlusconi ont des relations avec un ennemi de la paix en Europe. Je me demande ce que M. Weber et les autres partis du PPE auront à dire. Il serait nécessaire de demander des clarifications ou de prendre d’autres mesures contre Forza Italia”, a déclaré chef de la délégation du Parti démocrate italien au Parlement européen au média EURACTIV.
Source : 7sur7.be