Les difficultés dans le marché qui porte le nom du président Houphouët Boigny sont autant nombreuses que les commerçants qui s’y trouvent. Cette situation désoriente aujourd’hui ce lieu de sa vocation d’être le plus grand centre d’affaire de la capitale.
Au-delà de quelques éditions de la ‘’Rue marchande’’ et celles de la FEBAK, qui avaient suscité beaucoup d’enthousiasme, l’administration et la commercialisation des plus de 2439 magasins bâtis sur les 6 hectares, divisent tous les commerçants.
« J’ai un seul magasin et je suis aux halles depuis 11 ans. Les difficultés majeures que nous rencontrons c’est celle relative à la mairie. Les magasins sont construits par la BHM pour les commerçants mais la mairie fait tout pour que certains s’installent devant les halles avec les kiosques alors qu’il y a des locaux vides qui n’attendent que preneurs », se désole Sada Tangare, Commerçant aux Halles de Bamako.
L’ancien président d’un des nombreux bureaux qui existent au sein de ce centre commercial ajoute aussi, que malgré les nombreuses luttes pour réclamer un changement, la mauvaise situation des commerçants demeure : « Les halles sont reconnues pour être un centre commercial moderne. Beaucoup pensent que le marché des halles se limitent à la porte ou aux alentours. Nous avons des clients qui s’étonnent une fois que nous les amenons visiter les magasins de l’intérieur. Il y a aussi le problème de l’assainissement.», a-t-il souligné.
En ce qui concerne les occupations anarchiques devant le marché, Sada dénonce une complicité bien organisée : « La mairie ne joue pas son rôle dans la mesure où elle se consacre uniquement aux recouvrements sans se soucier des installations illicites. Les sapeurs-pompiers étaient aussi passés pour faire l’analyse des lieux. Mais ils ont indiqué que les travaux ne pouvaient pas se faire sans que les kiosques illégalement installés soient dégagés. Ceux qui sont à la porte, ont tous au moins un magasin à l’intérieur. Mais ils préfèrent s’installer au bord de la route pour vendre leurs articles. Il faut que l’autorité de l’Etat soit. Même les parkings des halles de Bamako sont sous traités ici », s’est-il indigné.
Pour Mohamed Haïdara, président de la fédération des associations et groupements des commerçants et contribuables des Halles de Bamako, l’anarchie qui règne s’explique par le fait que les commerçants ne sont pas impliqués clairement dans la gestion. La plupart des magasins ont été vendus à des ministres, anciens ministres, procureurs, greffiers en chefs, magistrats entre autres dont nous tairons les noms pour le moment. C’est ce qui justifie aussi la création de plusieurs bureaux qui s’érigent en syndicats pour des revendications ponctuelles : « Les magasins ont été vendus à des gens qui n’ont rien avoir avec les commerçants. Car je suis témoin des paiement mensuels des locaux. Il y a beaucoup des magasins qui sont occupés de façon anarchique. Depuis 2002 jusqu’à aujourd’hui, il y a des magasins qui appartiennent à des particuliers mais qui sont toujours fermés. Souvent pour savoir à qui appartiennent ces magasins nous faisons semblant de les mettre à la disposition des clients pour que le propriétaire se déclare officiellement », a-t-il confié.
Cette anarchie règne sous la vigilance négligée de la mairie et de la police qui ont toutes les deux une représentation au sein de ce marché qui abrite des nids de bandits et de délinquants qui s’adonnent à la débauche.
Andiè A. DARA
Source: Bamakonews