Avec la crise, les activités agricoles et pastorales ont été fortement perturbées, la FAO évoque l’abandon des champs et la perte des moyens d’existence de production et d’élevage des ménages. Cette organisation dans son rapport, intitulé « Réponse conjointe 2020 » signale que « l’insécurité dans certaines zones entrave l’accès aux pâturages des pasteurs et du bétail. Les mouvements d’animaux dans certaines parties du nord et du centre du pays sont fortement limités, ce qui engendre une concentration inhabituelle du bétail dans des zones sécurisées (400 000 têtes de bétail ont été rapportées dans les cercles de Koro et de Bankass), entraînant des risques de déficits fourragers ou un départ précoce à la transhumance. De plus, les cas de vols de bétail ont significativement augmenté, avec notamment le vol de près de 238 000 têtes de cheptel signalé dans les régions de Mopti, Tombouctou, Gao et Ménaka. »
C’est dire que le pastoralisme est fortement présent dans la structuration de l’économie du monde rural malgré la crise sécuritaire qui secoue tout le pays. La production du monde rural en effet, est estimée à 24% avec des dividendes assez considérables, allant jusqu’à 80% du revenu des populations rurales.
Dans l’espace sous régional, les chiffres sur le secteur, qui représente 20% des recettes d’exportation du pays, sont également satisfaisants.
Cette situation indique la place de choix qu’occupe le Mali dans la région ouest-africaine. Le premier ministre Moctar Ouane, lors du lancement de la campagne nationale de vaccination du cheptel, lancée le dimanche 24 janvier à Kati rappelait que le Mali était « premier dans l’espace UEMOA et second de l’espace CEDEAO ».
Pour corroborer cette donne, le ministère de l’Agriculture, de l’élevage et de la pêche, estime que notre pays possède à ce jour 227 621 bovins sur pieds, une masse critique de 511 379 ovins, 311 équins (chevaux), 104 736 caprins.
Des données reluisantes, mais qu’il fait protéger contre l’insécurité ambiante dans tout le pays, notamment au Centre et au Nord, où se concentrent justement plus de la moitié de ce cheptel.
Ousmane Tangara
Source: Bamakonews