Concoctée dans les laboratoires de la Primature, la « Bouboumicyne » est un antalgique (un calmant en français facile) censé requinquer les 15.000 gens-saignants volontaires, chargés de replacer, le 11 mars dernier, leurs collègues grévistes dans les classes.


Après leur avoir été injectée, la Bouboumicyne semble avoir produit l’effet contraire. Au lieu d’être accueillis, à bras ouverts, par les élèves impatients de retourner en classe, les gens-saignants volontaires ont été saignés à blanc. Certains – comme ce fût le cas à Sikasso – ont été tabassés par les élèves. D’autres n’ont eu la vie sauve qu’à la force de leurs jambes.
Pire, aucun d’entre eux n’a pu – comme annoncé à grands renforts de publicité par le gouvernement – dispenser son cours ce 11 mars.
Pourtant, selon Dr Boubou Cissé, sa « poudre de perlimpinpin » est d’une efficacité redoutable. Elle serait même capable de mettre le coronavirus en déroute.
Et comme si tout cela ne suffisait pas, la Bouboumicyne serait à l’origine d’une autre épidémie chez les gens-saignants : la grévite, cette maladie qui consiste à décréter grèves après grèves. Même après satisfaction de leurs con-doléances, pardon de leurs doléances.
Résultat : les grévistes poursuivent leur grève, ceux chargés de les remplacer, aussi. Tous souffrent, désormais, du même mal : une grévite chronique.
Oumar Babi

Source: Canard Déchainé