Au Mali, les dernières élections remontent à 2020, concernant les législatives et de surcroit en pleine pandémie de COVID-19. Pour beaucoup, ces élections furent sabotées, frauduleuses et non transparentes, au point de voir des électeurs dans certaines communes exprimer leur colère suite à la victoire d’un candidat qui était loin d’être celui pour qui, ils avaient voté. Comme si cela ne suffisait, un président de l’Assemblée bien qu’élu par ses pairs, ne devait être là parce que mal élu et imposé aux mandataires par le régime. Et la suite de ce feuilleton aboutira à la chute d’un régime qui était en place depuis 2013.pas approprié et le timing n’est pas bien choisi quand on sait ce qui se joue actuellement dans ce pays confronté à des crises sécuritaires et socio-politiques.
Nous traversons une période où les manifestations, dénigrements ou invectives n’ont pas lieu d’être et doivent céder plutôt aux soutiens et toutes autres formes d’encouragement et d’accompagnement tant pour les autorités mais également pour nos Forces Armées plus que jamais engagées pour la sauvegarde territoriale du Mali face aux ennemis du mal. À cet effet, le devoir patriotique impose à tous de se serrer les coudes, rompre avec les jeux politiques et la quête des intérêts personnels au profit de ceux du Mali et de sa souveraineté.
IDEMIA: une décision juste !
Dans un monde au ton belliqueux et au tempérament aguerri où chaque État se veut garant de ses souverainetés surtout au plan numérique, la décision du gouvernement malien de reporter légèrement les prochaines élections est à saluer si le but est d’assurer au Mali et aux Maliens le rapatriement ou la sauvegarde de leurs données. Et cela ne saurait être fait sans passer par des sacrifices quand on sait ce que ça représente de savoir que nos données sont au service d’une société étrangère inapte à coopérer pour un transfert à l’amiable de toutes les données biométriques du peuple malien pour pouvoir élaborer convenablement les fichiers électoraux et ce pour une meilleure transparence lors des élections.
Cette affaire remonterait en 2018 entre le gouvernement de l’époque et la société en question qui est une boîte française spécialisée dans la sécurité numérique et la biométrie. Et d’après les détails du Ministre de l’administration Territoriale, cette dernière aurait refusé de remettre au gouvernement malien le mot de passe donnant accès aux données biométriques de chaque citoyen malien s’y trouvant. Alors si tel est le cas, il est obligatoire de changer la donne et de passer par un autre schéma pour assurer la sauvegarde de ces données si précieuses.
Ainsi, il incombe aux Maliens de faire preuve de retenu et de soutien vis-à-vis des autorités politiques et celles en charge des élections pour une prise en main rapide de cette complexe situation tout en appelant ces mêmes autorités à faire preuve de vigilance et de rigueur en ce qui concerne l’entrée des nouvelles cartes biométriques pour que les mêmes erreurs ne puissent se reproduire, car il va de soi pour la carrière des principaux concernés.
Amadou O. WANE
Source : Inter de Bamako