L’avènement de la démocratie au Mali en Mars 1991 s’est accompagné d’une forte libéralisation du secteur de l’éducation Nationale. Le pluralisme politique a ainsi donné un coup de fouet à la création des écoles privées au Mali. Ainsi, une multitude d’écoles privées pullulent dans les grandes villes du District de Bamako, des régions et des cercles à l’intérieur du pays.
De statuts différents, ces établissements privés d’enseignement sont, à la fois, laïques, confessionnelles (école franco arabe, catholiques) et coopératives et participent à la formation de la jeunesse malienne. Cependant, il convient de rappeler que l’église catholique est le premier promoteur d’école privée en République du Mali.
Ces écoles sont régies par la loi N° 2012-013 du 24 février 2012 et son décret d’application N°2012 588 P- RM du 8 octobre 2012 qui déterminent les conditions de création et d’ouverture des établissements scolaires au Mali. Ce décret s’applique aux établissements d’enseignement privés préscolaires, fondamental, secondaire général, technique et professionnel, de l’enseignement supérieur et l’éducation spécialisée pour les enfants en situation de handicap (mal voyants, déficients auditifs).
En effet, l’engouement des parents pour ces écoles privées s’explique par la crise du système éducatif au niveau du public qui se manifeste par une baisse significative du niveau des apprenants, les mouvements de grèves intempestives des élèves et étudiants et des enseignants , qui au fil des décennies, ont perturbé le déroulement normal des cours.
Représentant plus de 70 % de l’effectif global des écoles au Mali contre 23% pour les lycées publics, les écoles privées concourent à la distribution du service public de l’éducation nationale qui constitue un droit constitutionnel consacré par la loi fondamental du 25 février 1992. Elles contribuent au renforcement du taux de la scolarisation et aident l’Etat dans sa mission d’éducation de tous les fils de la nation afin de forger un citoyen modèle, libre et éclairé , capable d’apporter son coup de truelle à la construction de l’édifice national. En dépit de son apport immense pour l’éducation nationale, ce secteur pourvoyeur d’emplois pour les jeunes, ne bénéficie pas pour autant de l’accompagnement matériel et financier nécessaire des plus hautes autorités de notre pays.
Hormis les lycées semi publics et écoles techniques et professionnelles recevant des élèves orientés par l’Etat et bénéficiant d’une subvention annuelle de 126.000 FCFA pour chaque élève, les écoles fondamentales privées sont laissées à leur triste sort.
En effet, ces écoles contribuant au renforcement du droit inaliénable d’accès à l’éducation, eu égard au fait que l’Etat n’a pas une capacité d’accueil suffisante pour tous les enfants en âge d’être scolarisé, méritent une assistance technique, financière et des moyens matériels et didactiques adéquat.
Alpha SIDIKI SANGARE
Canard Déchaîne