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Les coups d’Etat sont-ils en baisse en Afrique ?

La tentative de coup d’Etat survenue lundi 7 janvier au Gabon est la première dans ce pays, depuis l’indépendance en 1960.

  

Lundi matin, un petit groupe de jeunes soldats a tenté de s’emparer du pouvoir pour “restaurer la démocratie”. Selon le gouvernement gabonais, le putsch a été déjoué, et la situation est “sous contrôle”.

Le président Ali Bongo, victime d’un accident vasculaire cérébral, se fait soigner depuis plusieurs mois à l’étranger, en Arabie Saoudite d’abord, au Maroc ensuite, où il se trouve actuellement. Sa famille dirige le Gabon depuis 1967.

L’Afrique est-elle en train d’abandonner sa réputation de terre des coups d’Etat ?

Quand un coup d’État peut-il être considéré comme tel ?

Depuis les années 1950, il y a eu un total de 204 coups d’État – réussis ou non – en Afrique, selon des données compilées par deux politologues américains, Jonathan Powell et Clayton Thyne, qui sont respectivement de l’Université de Floride centrale et de l’Université du Kentucky (Etats-Unis).

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Ils définissent le coup d’Etat comme une tentative illégale et flagrante menée par des militaires ou des responsables civils de l’État pour renverser les dirigeants en place.

Cependant, la définition du coup d’État est souvent contestée. Par le passé, des chefs militaires ont nié avoir fait un putsch après avoir renversé des régimes en place.

On peut citer le cas du Zimbabwe en 2017. Les militaires ont organisé une prise de pouvoir pour mettre fin au règne de Robert Mugabe, qui a duré 37 ans. À l’époque, un haut responsable militaire, le major-général Sibusiso Moyo, est allé à la télévision pour nier catégoriquement qu’il s’agissait d’une prise du pouvoir par l’armée.

“Les meneurs d’un coup d’État cherchent toujours à donner l’impression d’être légitimes en niant presque toujours qu’il s’agit d’un coup d’État”, affirme Jonathan Powell.

Diendéré “commanditaire” du coup d’Etat au Burkina Faso

Powell et Thyne considèrent qu’un coup d’Etat est réussi lorsque les meneurs se maintiennent au pouvoir pendant plus de sept jours.

En Afrique, il y a eu 104 coups d’État ratés et 100 couronnés de succès.

Le Soudan a connu le plus grand nombre de putschs, 14 au total. Le Burkina Faso est le pays qui a connu le plus grand nombre de coups réussis, soit sept.

L’Afrique connaît-elle moins de putschs que le reste du monde ?

L’Afrique a certainement connu un nombre élevé de prises de pouvoir militaires, mais cette façon particulière de prendre le pouvoir est en déclin dans le continent.

Entre 1960 et 1999, il y a eu entre 39 et 42 coups d’État pour chaque décennie. Depuis 1999, le nombre de coups de force est en baisse. Dans les années 2000, il y a eu 22 putschs, et dans la décennie en cours, ce nombre est de 16.

Jonathan Powell estime que ce n’est pas surprenant, si l’on tient compte de l’instabilité que les pays africains ont connue après les indépendances.

Les causes des coups d’Etat sont les mêmes dans les pays africains, analyse-t-il, considérant que la pauvreté et les mauvaises performances économiques des Etats sont souvent à l’origine des prises du pouvoir par la force militaire.

“Une fois qu’un pays a un coup d’État, c’est souvent le signe avant-coureur d’autres coups d’État”, constate M. Powell.

Et historiquement, dans les pays africains, les militaires ont généralement joué un rôle plus actif dans les transitions politiques, les questions intérieures et la sécurité, selon le chercheur américain.

Pour l’Amérique du Sud, 95 tentatives de coup d’État

Au total, 475 coups d’Etats ont été dénombrés dans le monde, avec un plus grand nombre en Afrique que partout ailleurs.

Vient ensuite l’Amérique du Sud, qui a connu 95 tentatives de coup d’État, dont 40 ont été couronnées de succès.

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Cependant, au cours des deux dernières décennies, il y a eu une baisse des putschs dans cette partie du continent américain.

Le dernier a eu lieu au Venezuela en 2002, contre le président Hugo Chavez. Il avait échoué.

Selon Jonathan Powell, la fin de la guerre froide, qui a vu les États-Unis et l’Union soviétique s’ingérer dans les affaires latino-américaines, ainsi que la volonté de la communauté internationale de sanctionner certains pays comme Haïti en 1994, à cause des coups d’Etat, ont entraîné le déclin des prises de pouvoir par l’armée. L’Asie a également connu une baisse des coups d’État.

BBC

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