En Guinée comme au Mali, les récents coups d’Etat ont déclenché une liesse populaire. Les militaires promettent le bonheur aux populations. Quelle que soit la suite, ces intrusions du militaire sur la scène politique renvoient un message aux acteurs civils et interrogent l’aptitude des dirigeants à respecter et entretenir les principes démocratiques.
C’est un coup d’Etat, une rupture de l’ordre constitutionnel et pourtant la prise du pouvoir en Guinée par le lieutenant-colonel Mamadi Doumbouya a l’air d’être bien accueilli. Le chef du Groupement des forces spéciales, une unité mise en place en 2018 par le président déchu Alpha Condé, promet aux Guinéens la fin de leurs malheurs.
Du déjà vu et du déjà entendu dans l’espace Cédéao
Au Mali, le renversement du président Ibrahim Boubacar Keïta par des militaires annonçant des lendemains meilleurs, avait provoqué des scènes de liesse. La même scène a été récemment observée en Guinée. Que la suite soit satisfaisante ou pas, l’intervention des militaires dans la vie politique renvoie sans doute un message aux acteurs politiques civils.
Y a-t-il de bons coups d’Etat ? Que devraient faire les politiques et les organisations régionales pour éviter une épidémie de coups d’Etat ? Sachant que les réactions sont les mêmes, sanctions suspensions, sans visiblement produire un grand effet. Fréjus Quenum en discute avec :
– Hadja Makale Camara, juriste de formation, présidente du parti Front pour l’alliance nationale (FAN), ex-candidate à la présidentielle d’octobre 2020, plusieurs fois ministres, d’abord sous Lansana Conte (ministre de l’Agriculture) puis sous Alpha Condé (ministre des Affaires étrangères) et entre-temps ambassadrice de la Guinée au Sénégal et en France
– Oulata Gaho dit Pierre, colonel de l’armée ivoirienne à la retraite, ancien président de la commission sécurité et défense de l’Assemblée nationale, auteur de l’ouvrage “l’Afrique victime de ses péchés” paru aux éditions l’Harmattan
– et Thomas Schiller, directeur régional Sahel de la fondation allemande Konrad Adenauer à Bamako
Source: dw