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Les conséquences des sanctions de la CEDEAO : Le Mali étranglé financièrement

Le pays, déjà sous perfusion, s’est vu frapper par une batterie de sanctions économiques aussi dures qu’inédites, au grand dam des populations.

La communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest, a infligé des sanctions contre le Mali depuis le 9 janvier 2022. Ces sanctions visant à isoler le Mali sur la scène internationale ont fragilisé son économie et créé des conditions d’une pression interne sur les dirigeants. Ces sanctions illégales et illégitimes posent un certain nombre de questions sur l’avenir socio-économique du Mali, déjà sous perfusion de l’aide internationale. Pour joindre les deux bouts, nombreux sont les ménages maliens qui comptent sur les transferts de la diaspora et sur les revenus générés par les petites activités informelles. Une économie tributaire des aléas environnementaux liés à son enclavement, l’État dépend de l’aide extérieure apportée par les institutions financières internationales, telles que la Banque mondiale et le Fonds Monétaire International et surtout des fonds provenant des produits d’importation.

Ces sanctions vont-elles toujours perdurer en dépit de la souffrance du peuple ? Les autorités maliennes vont-elles prendre conscience du danger que les populations encourent si la situation restait en l’état ? 

La fermeture des frontières entre le Mali et les autres pays de la CEDEAO a asphyxié l’économie du Mali.

En théorie, les denrées de première nécessité comme le lait, le sucre, l’huile, la farine et les médicaments ne sont pas touchés par ces mesures. Pourtant, dans les marchés de Bamako, les sanctions de la Cédéao se font ressentir sur les produits sus-cités.

Les marchés subissent un contrecoup, notamment la hausse de prix des produits de premières nécessités lié à l’effet psychologique des sanctions.

En effet, Fermer les frontières d’un pays exsangue, enclavé et si dépendant de l’aide extérieure pénalisera l’ensemble de la population. En coupant les circuits physiques et financiers, l’argent, le sang de l’économie, pourrait finir par manquer. Plus d’une entreprise malienne sur dix a mis la clé sous la porte. Cette crise économique s’est doublée d’une crise alimentaire. Les agriculteurs n’ont pas semé à la hauteur de leurs besoins.  Parce qu’ils n’ont pas pu acheter les intrants, faute de moyens, ou parce qu’ils étaient bloqués dans les ports par la congestion du transport maritime. Le Mali important 70% de ses besoins alimentaires, ces sanctions risquent de lui poser un réel problème d’approvisionnement, malgré que les produits de première nécessité soient exclus du régime des sanctions.  Même les produits extractifs comme l’or et de grande production comme le coton connaissent aujourd’hui des difficultés. Quant aux produits visés par l’embargo, comme le matériel informatique ou les matériaux de construction, le risque de pénurie se fait sentir. L’approvisionnement en ciment est difficile, tout comme les autres matériaux de construction. La demande étant plus forte que l’offre il y aura forcément pénurie.

En somme, déjà affectées par la crise sanitaire et sécuritaire, les recettes douanières devraient également se tarir avec les sanctions de la CEDEAO.  Les recettes vont énormément baisser et les ressources disponibles dans le pays ne seront pas suffisantes. Si vous ajoutez à cela l’interdiction de lever des fonds sur le marché international, les conséquences sont incommensurables.

 

Assitan DIAKITE 

L’Alternance

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