Chiaka Sidibé dit Pergo né vers 1960, est l’un des 496 cheminots sans salaires depuis 10 mois. Il vient de succomber. La triste nouvelle est tombée le mardi 5 février. L’inhumation a eu lieu le lendemain, mercredi 6 février, à son domicile, à Daoudabougou, dans la Commune V du District de Bamako.
Conducteur de train et Chef de Corporation, le désormais défunt Chiaka Sidibé selon le Secrétaire Général du SYLTRAIL faisait partie des travailleurs persévérants et rigoureux du Chemin de fer. Il est décédé, le mardi dernier, des suites d’une longue maladie. «Il était malade et il n’avait pas d’argent pour se soigner. On ne nous paie pas. Et si nous ne sommes pas payés comment nous pourrions survivre ?», s’est questionné le Secrétaire Général, M. Thiènta, avant de préciser que le défunt n’observait pas la grève de la faim en cours depuis le 18 décembre dernier. Ce, pour les instructions de son médecin. «Il venait quotidiennement nous assister à la grève de la faim. Un jour, il nous a même dit clairement qu’il n’est plus en mesure de se soigner. Et que ça ne nous étonne pas s’il meurt. C’est Dieu qui l’a fait. Mais, s’il avait eu des soins, cela allait atténuer les faits», a déploré M. Thiènta avant d’entonner que l’aide de 100.000 FCFA qui, selon les textes de la structure, doit être offert à la famille endeuillée n’a pu être collectée par faute d’argent.
À notre question de savoir s’il est décédé sur un lit d’hôpital ou à domicile, notre interlocuteur nous a précisé que son cas était plus que déplorable. «Qui va à l’hôpital sans quelques choses en poche. Les médicaments, les traitements, bref, tous nécessitent de l’argent. Il n’avait rien pour faire ces dépenses. Il a même fallu que sa corporation prenne des dettes pour accompagner sa famille à faire les dépenses de l’inhumation», a-t-il ajouté avant de préciser encore que c’est le cinquième cheminot qui est mort dans ces circonstances.
Qu’Allah l’accueille dans son paradis. Amen !
Seydou Konaté : LE COMBAT