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Les administrations judiciaire, communales et territoriales sont responsables de la spéculation foncière, selon Bathily

(Agence Ecofin) – Le ministre malien des Domaines, Maître Mohamed Ali Bathily, a identifié les principaux responsables de la spéculation foncière dans le pays. Intervenant dans le cadre d’un débat organisé par l’Institut des Sciences Politiques, des Relations Internationales et de la Communication (ISPRIC), il n’a pas pris de gants contre les juges, les maires et l’administration territoriale. « Les juridictions rendent des décisions qu’il vaut mieux ne pas connaître quand n’on a pas été à la faculté de droit et qu’il faut s’abstenir de lire quand on a fait du droit », a-t-il déclaré d’emblée.

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Et de poursuivre en rappelant que « le maire de Bamako et ceux des communes ne peuvent donner de terres sans affectation préalable du gouvernement car ils ne sont propriétaires d’aucune terre; or, ils ont distribué toutes les terres de Bamako sans la moindre affectation gouvernementale. Le plus drôle, c’est que ces maires sont gérés par des ministères de tutelle qui, face à de telles violations de la loi, n’interviennent jamais ! ».

Si le ministre est autant remonté, c’est parce que la spéculation foncière pèse sur les recettes de l’Etat. « La terre est comme nulle dans notre économie et cela hypothèque l’accès du pays au crédit auprès des institutions internationales et des grandes puissances. Un propriétaire foncier en France est un riche car il accède facilement au crédit. Laisser la terre vierge de tout statut juridique est presqu’un abandon économique. En 2015, les titres fonciers déposés auprès des banques sous forme d’hypothèque ont permis de mobiliser 1534 milliards de FCFA au profit des personnes privés; au même moment, le budget d’Etat s’élevait à 2000 milliards: quelle est la différence ? Cela veut dire que les titres fonciers détenus par les privés permettent d’engranger l’équivalent de budget du Mali auprès de nos banques. Cela prouve que la terre a une valeur économique. 60% de nos concitoyens étant des ruraux vivant sur leurs propres terres, qui sont les propriétaires de ces titres qu’on hypothèque en banque ? » , a-t-il relevé.

Souha Touré

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