Les 21 critères élaborés par la commission d’arbitrage et de bons offices et acceptés par les prétendants profitent plus aux secondes chances, pour en emprunter aux turfistes, qu’aux gros bonnets de la Ruche. A l’analyse, on se rend compte que Soumeylou Boubèye Maïga, Abdel Kader Sidibé, Adama N. Diarra, Boubacar Bah dit Bill, Tiémoko Sangaré et tant d’autres sont en passe d’être disqualifiés.
Vingt-un critères ont été élaborés par la commission d’arbitrage présidée par Oumarou Ag Mohamed Ibrahim Haïdara pour désigner le candidat de l’Adéma à la présidentielle de 2013. Les 21 critères, qui ont été élaborés suite à l’audition des coordinations régionales et qui ont été, dit-on, acceptés par l’ensemble des prétendants, s’ils sont adoptés par le CE, devraient décanter rapidement la situation. Si la plupart des critères sont jugés subjectifs, 3 apparaissent déterminants pour disqualifier la plupart des candidats, surtout ceux de la vieille garde.
Quand on dit que le candidat doit être quelqu’un qui n’a jamais été sanctionné par l’Adéma, c’est évident que les Soumeylou Boubèye Maïga, Abdel Kader Sidibé, Adama N. Diarra et Boubacar Bah alias Bill, vont très vite passer à la trappe. Soumeylou Boubèye Maïga a été exclu du parti suite à son refus obstiné de soutenir le candidat de l’Adéma à la présidentielle de 2007, en l’occurrence Amadou Toumani Touré, qui était candidat à sa propre succession.
L’homme avait créé d’abord la Convergence-2007 pour porter sa candidature, avant de s’allier avec le Front pour la République et la démocratie (FDR). Il a été réintégré suite au congrès ordinaire de 2008. Les maires Abdel Kader Sidibé (Commune III) et Adama N. Diarra (Commune rurale de Kourouma) ont été exclus du parti suite à leur refus de cautionner la candidature de Boubacar Bah dit Bill à la tête de l’Association des municipalités du Mali en 2009, alors qu’il était le choix de l’Adéma/PASJ.
Après que leur cause eut été défendue auprès du CE par leurs coordinations respectives, les mesures d’exclusion ont été levées pour permettre leur retour dans la Ruche. Quant à Boubacar Bah dit Bill, il avait lui aussi été sanctionné par le parti quand il s’était opposé à la candidature d’Ibrahima Ndiaye qui briguait le poste de maire du district après les élections communales de 1999 sous les couleurs de l’Adéma.
Les vrais partants
Quand on postule que le candidat du parti ne doit pas être quelqu’un qui a une fois quitté le parti, il est évident que le Pr. Tiémoko Sangaré est disqualifié. Lui qui était devenu président du groupe parlementaire Adéma en 1992 à l’âge de 33 ans, avait fini par quitter le parti de l’Abeille en 1994 pour rejoindre le Miria, nouveau parti que le Pr. Mamadou Lamine Traoré venait de porter sur les fonts baptismaux après avoir claqué la porte de Bamako-Coura suite à l’avènement d’IBK à la tête du PASJ. Lui et autres Mohamédou Dicko ne retourneront dans la famille qu’après une décennie.
Quand on dispose que le candidat de l’Adéma doit être quelqu’un qui n’a jamais soutenu un autre candidat que celui du parti, c’est là où il y aura le véritable tremblement de terre. L’Adéma est connue pour être le parti des trahisons ces dix dernières années. Dans ce registre on retrouve beaucoup de disqualifiés, notamment la « Bande des 10″ qui avait officieusement, mais c’est connu de tous, soutenu la candidature d’Amadou Toumani Touré en 2002 au détriment du candidat officiel du parti, alors Soumaïla Cissé. On soupçonne la plupart des barons du PASJ d’avoir soutenu ATT en 2002 au détriment de Soumi qui s’était retrouvé lâché par presque tous.
Comme on le voit, ces trois critères suffisent pour disqualifier la plupart des barons du parti. Et dire que les candidats eux-mêmes les ont approuvés ! Le CE a planché sur les critères hier soir.
Dans tous les cas, ces critères semblent plutôt favorables à la nouvelle génération des candidats, également pour la plupart peu connue du grand public. Ceux qui s’en sortent vainqueurs peuvent être les Sékou Diakité, Ousmane Sy, Dramane Dembélé, Moustaph Dicko, Me Kassoum Tapo, qui sont connus et ne sont pas concernés par les 3 critères ci-dessus.
Sauf qu’il y a un autre critère qui stipule que le candidat doit avoir l’expérience du mandat électif. Si Ousmane Sy est conseiller municipal dans son Bandiagara natal, Me Tapo député élu à Mopti et Moustaph Dicko ancien député de Douentza, les deux autres n’ont pas encore mené un combat électif et pourraient en souffrir.
Abdoulaye Diakité