Chaque jour qui se passe nous donne une confirmation de ce phénomène du changement climatique dont les effets n’épargnent aucun pays, pauvre ou riche. Par ailleurs, ce phénomène reste cependant inégalitaire puisqu’il pèse plus sur certains pays ou groupes sociaux que sur d’autres. À cet effet, l’Afrique est cette partie du monde qui ne cesse d’encaisser les conséquences d’un phénomène dont elle n’est pas responsable.
Le changement climatique a contribué à accentuer les inégalités entre les pays et entre les groupes sociaux. En effet, ce phénomène constitue une conséquence néfaste d’une industrialisation accentuée. Or, les pays en voie de développement connaissent moins ce phénomène d’industrialisation. Les zones comme l’Afrique par exemple constituent des contrées où il existe moins d’industries. En conséquence, ces pays contribuent moins au réchauffement climatique voire n’en sont pas responsables. Or, ils sont frappés par les conséquences de ce phénomène en termes de catastrophes, mais aussi en termes de financement.
Au lieu que les grands pollueurs viennent en aide à ses pays en voie de développement afin de favoriser leur adaptation à ce phénomène, nous les obligeons plutôt à contribuer à l’éradication d’un mal dont ils ne sont pas responsables. Toutes leurs maigres ressources sont pillées en vue de se créer des moyens d’adaptation. N’étant pas responsables du réchauffement de la planète, ces pays devraient être suivis de près afin de leur permettre de faire recours à des énergies renouvelables, bref, de s’adapter à ce nouveau phénomène.
L’adaptation au changement climatique nécessite des moyens suffisants. Les pays africains étant pour la plupart des pays peuplés avec plus de trois à quatre enfants par famille, il faut des ressources nécessaires pour arriver à un contrôle des naissances, mais aussi faire face aux innombrables dépenses d’une famille aussi large et aux catastrophes causées par ce phénomène du changement : inondation, famine, maladies, etc.
En outre de cet aspect inégalitaire, il convient d’ajouter l’inégalité genre dont les effets frappent plus les femmes, les enfants et les vieilles personnes. En Afrique, la plupart des femmes vivent de l’agriculture, du jardinage, de l’élevage, etc. Elles sont également celles qui s’occupent du ménage. Or, le changement climatique engendre un épuisement des eaux. Celles-ci devenant de plus en plus éloignées, les femmes doivent parcourir de longues distances à la recherche d’eau, une eau devenue une manne rare. Ce manque d’eau aboutit également à une sécheresse aiguë détruisant les cultures et les animaux. À cet effet, les femmes, les vieilles personnes et les enfants constituent la couche vulnérable à ce phénomène.
Nul ne doute de la réalité de ce changement climatique qui engloutit l’humanité à cause des activités incontrôlées des hommes sur la planète. Ce phénomène fut annoncé par des penseurs comme Tertullien depuis au IIIe siècle avant notre ère pour que nous puissions nous en préserver autant qu’il était possible:
« Tout est frayé ; tout est connu ; tout s’ouvre au commerce. De riantes métairies ont effacé les déserts les plus fameux; les champs ont dompté les forêts ; les troupeaux ont mis en fuite les animaux sauvages; […] il s’élève plus de villes aujourd’hui qu’autrefois de masures […] partout des maisons, partout un peuple, partout une république, partout la vie. Comme témoignage décisif de l’accroissement du genre humain, nous sommes un fardeau pour le monde; à peine si les éléments nous suffisent; les nécessités deviennent plus pressantes; cette plainte est dans toutes les bouches : la nature va nous manquer. »
Cependant, pour affronter le changement climatique, il faut une collaboration sereine entre les États afin d’apporter une assistance solide aux pays en voie de développement pour limiter les effets de ce phénomène catastrophique sur ceux-ci. Outre cela, il faut une prise de conscience de ce phénomène. En ce qui regarde le cas spécifique des inégalités causées par le changement climatique, il convient de faire de la « justice climatique » une réalité partout en Afrique.
Fousseni TOGOLA, journaliste-blogueur à Doniblog
Le Pays