A l’occasion de la Journée internationale de la protection de l’éducation contre les attaques, l’Observatoire international pour la paix, la démocratie et les droits humains s’est dit préoccupé par la situation des enfants des camps sahraouis de Tindouf, privés d’école et enrôlés dans les rangs des milices du Polisario.
Dans un message publié en commémoration de la Journée internationale de la protection de l’éducation contre les attaques, célébrée le 9 septembre de chaque année, Antonio Guterres, Secrétaire général de l’ONU, a vivement dénoncé l’enrôlement des enfants par les groupes armés ainsi que les attaques contre les apprenants et les lieux dédiés à l’éducation à travers le monde.
«Ces attaques empêchent des millions d’apprenants vulnérables d’accéder à l’éducation et exacerbent les risques de violences sexuelles et de recrutement d’enfants par des groupes armés. Il faut que cela cesse immédiatement. Les salles de classe doivent rester des lieux de paix et d’apprentissage», s’est insurgé le chef de l’ONU.
Pour sa part, et après avoir estimé que la situation sur le même registre est alarmante en République démocratique du Congo (RDC), au Mali, en Palestine et en Birmanie, l’Observatoire international pour la paix, la démocratie et les droits humains de Genève (IOPDHR-Geneva) s’est dit particulièrement préoccupé par l’endoctrinement et l’enrôlement militaire des enfants sahraouis des camps de Tindouf.
Des ONG marocaines lancent une action internationale contre l’enrôlement militaire des enfants par le Polisario
Dans un communiqué publié vendredi dernier, l’IOPDHR-Geneva précise qu’il tient à «attirer l’attention sur le cas des enfants de Tindouf au sud-ouest de l’Algérie, où les responsables du Polisario ne cessent d’exploiter les écoles et les programmes scolaires afin d’endoctriner les enfants des camps par les idéologies de l’organisation, en faisant l’éloge de la guerre et de l’héroïsme militaire en hissant les appels à la violence et à la haine, ce qui est incompatible avec les exigences de la Convention relative aux droits de l’enfant, qui impose une éducation aux principes et valeurs de liberté, d’égalité et de tolérance d’une manière consolidant la personnalité de l’enfant».
L’IOPDHR accuse également le Polisario de créer une tension permanente dans les camps et dans la région, où il ne cache même plus ses violations des droits les plus élémentaires des écoliers en «encourageant le port des armes chez les enfants lors de toutes les cérémonies et célébrations».
Dévoilant le vrai visage du Polisario, l’observatoire international s’inquiète que «les enfants de Tindouf se retrouvent impliqués dans des enrôlements militaires et dans des actions de vandalisme, d’intimidation, mais également dans une guerre de propagande nourrie de violence et de haine.»
Ces pratiques, assimilées à des crimes de guerre, sont régulièrement dénoncées par le Maroc, qui n’a cessé d’attirer l’attention de la communauté internationale, depuis plusieurs années, sur l’enrôlement systématique des enfants des camps de Tindouf dans les rangs des milices du Polisario. Ce dernier a également transformé les écoles, construites sur les frais de l’aide humanitaire internationale, en lieux d’embrigadement et d’entraînements des écoliers, habillés en treillis militaires, au maniement des armes.
Ce grave phénomène, encouragé par le régime algérien dans les camps sahraouis de Tindouf, est devenu une préoccupation mondiale, au point que sa discussion est désormais incontournable lors des rencontres internationales et régionales. Mardi dernier, le Conseil de la Ligue arabe au niveau des ministres des Affaires étrangères, réuni au Caire, a soulevé cette problématique et promis de lui consacrer très prochainement une réunion spéciale.
Aujourd’hui, c’est un organisme international des droits humains, établi à Genève, qui dénonce ce phénomène en rapportant des faits concrets quant à l’enrôlement avéré des enfants sahraouis des camps de Tindouf au sein des milices du Polisario.
Il est à rappeler que pour contribuer à l’éradication de ce phénomène, à travers des débats, de la formation et des concertations entre acteurs internationaux, le Maroc a procédé à la création et à l’inauguration, en mars dernier à Dakhla, du Centre international de recherches sur la prévention des enfants-soldats.
Par Mohammed Ould Boah
Source: https://fr.le360.ma