Des femmes se battent en longueur de journée pour non seulement réclamer leurs droits mais aussi l’égalité et l’équité entre les genres. Des travaux manuels aux travaux intellectuels, tout est mis à contribution par ces combattantes pour prouver la place qu’elles occupent au sein de la société.
L’émancipation de la femme un sujet d’actualité, mais qui est souvent incomprise au sein de la société malienne. Les Maliennes ne militent pas pour l’égalité, mais pour l’équité. «Je pense que l’émancipation reste encore incomprise dans notre société, quand nous abordons le sujet, les hommes pensent que nous allons en leurs défaveur », explique Maiga Massitan Traoré, chef de section planification stratégique à la DNPD (Direction nationale de la planification et du développement).
Pour elle, il s’agit plus de l’équité, car il y a une couche défavorisée qui est la femme; et la société malienne handicape la femme. «Personnellement, au sein de mon métier, je n’ai pas vraiment rencontré de difficultés; les femmes occupent des postes et les mêmes titres que les hommes. Les femmes peuvent exercer les mêmes métiers que les hommes», poursuit-elle.
Les préjugés constituent un véritable frein à l’émancipation de la femme qui a plus de responsabilités, entre les taches ménagères, entretiens de la maison et boulot. «Nous avons besoins de la participation des hommes aux taches familiales, nous pourrons assumer pleinement nos rôles au sein des entreprises. Quand les taches familiales ne sont pas partagées et que la femme doit être la seule à le faire et venir à la même heure au travail que l’homme, c’est vraiment difficile. Il faut reconnaitre que nous avons fait un petit pas mais la lutte continue», ajoute-t-elle.
Les femmes d’ici et d’ailleurs mènent un véritable combat. Elles ont besoins de soutient en général. «Cela fait plus de vingt ans que je suis couturière. J’ai rencontré des difficultés, mais j’ai su gérer le coup. Je n’ai jamais été dans un centre pour apprendre la couture et même quand j’essayais d’approcher les tailleurs, ils ne me prenaient jamais au sérieux ou ils me disaient tous simplement qu’ils sont occupés», rappelle Oumou Dembélé, couturière à Sébénikoro.
Ayant une machine à coudre manuelle à l’époque chez elle à la maison, elle a commencé à acheter des tissus et apprenait à reproduire les modèles qu’elle voyait. «Je rends grâce à Dieu avec mon atelier de couture, j’arrive vraiment a m’occuper des besoins de ma famille. Je suis pour l’avis qu’une femme peut exactement faire les mêmes métiers que l’homme sinon mieux faire. C’est juste une question de volonté, car lorsqu’on veut, on peut », indique-t-il.
Dans l’atelier, de Oumou il n’y a que des femmes qui travaillent dans une ambiance solidaire. «J’aide les jeunes filles qui veulent apprendre ce métier. Nous faisons des broderies et autres. Lorsque la femme travaille et aide dans les dépenses familiales, l’homme ne peut que la respecter», soutient Oumou.
Pour Keita Tabara Camara, maire de la commune III, section de Darsalam, il faut vraiment éduquer et scolariser les filles pour qu’il ait une émancipation. «Je suis à mon troisième mandat, les femmes peuvent parfaitement faire les mêmes métiers que les hommes, tout est une question de volonté. Il faut aussi que les femmes s’entraident pour pouvoir réussir. C’est un combat qui aboutit bien car nous retrouvons les femmes dans tous les domaines», affirme-t-elle.
Fadimata S Touré (stagiaire)
Source: Le Républicain