A deux mois des législatives, les députés ne dorment plus que d’un œil. Nombre d’entre –eux ne sont plus sûrs d’être réélus.
Ils avaient juré aux populations, qui les ont élus, d’être leurs yeux et leurs oreilles à l’Assemblée nationale, de défendre leurs intérêts ; mais aussi, de contrôler l’action gouvernementale.
Mais une fois à l’hémicycle, ils n’ont fait qu’à leur tête. Ils sont soupçonnés d’avoir voté des lois, contre espèces qui sonnent en trébuchant. Pire, au mépris des populations qui les ont élus. Rares sont les députés qui, durant leur mandat, se rendent dans leur base pour expliquer à leurs électeurs les contenus des lois qu’ils ont votées, durant une année de législature. Ou les raisons qui les ont poussés à voter telle ou telle loi.
Déçues par leurs élus, les populations sont décidées à ne plus se faire rouler dans la farine. « Nous voulons, désormais, des députés qui se soucient du bien-être des populations. Et non des élus qui ne se soucient que de leur bien-être personnel », entend-on ça et là.
Depuis, l’écrasante majorité des députés ne dorment plus que d’un œil, voire d’un œil et demi. Ceux du parti au pouvoir, comme ceux des partis politiques de l’opposition, tous seraient logés à la même enseigne.
Rares sont ceux qui sont sûrs d’être réélus. Même à coups de billets de banque.
Du coup, la course aux sacrifices est ouverte. Œufs de lapin, pipi de moustique, bave de fourmi, peau de crocodile albinos… aucun sacrifice n’est « introuvable » pour arborer l’écharpe tricolore.
A la fin de leur mandat, certains députés passent leurs nuits dans les cases sacrées des charlatans. D’autres, dépités, seraient déjà dans leur fief, dans lesquels ils n’ont pas mis les pieds depuis leur élection.
Dans les communes de Bamako aussi, même sentiment à l’égard des élus en fin de mandat. Flairant leur futur échec, certains députés, et pas des moindres, cherchent soutien auprès des familles fondatrices de Bamako. Ou des chefs de quartier. Sans succès.
Les élections du 25 novembre prochain feront plus de victimes que les moustiques de Bozola.
Oumar Babi
Source: Canard Déchainé