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Législatives 2020 : Quel portrait-robot pour le futur détenteur du perchoir ?

es législatives ont révélé leurs secrets, du moins provisoirement, en attendant le verdict, fort attendu, de la Cour constitutionnelle, qualifié, à tort ou à raison, par certains, de troisième tour du scrutin. De ce fait, la configuration de la nouvelle Assemblée nationale n’a pas connu de chamboulement significatif: le RPM, même dégraissé par son rapport à son score précédent, est tout de même en tête. L’Adema détrône l’URD qui conserve son titre de principal parti d’opposition. Des petits poucets font leur entrée sur la scène nationale tandis que d’autres vieux briscards sont en net déclin. Autopsie d’un scrutin à plusieurs équations…

 

Ce n’est pas encore annoncé, mais il est déjà murmuré dans tous états-majors politique : c’est la fatidique question du choix du prochain détenteur du perchoir de Bagadadji. Dans les coulisses politiques, on dit que les joutes seront âpres à ce sujet, car ce poste est donné, compte tenu des enjeux politiques liés à la nouvelle législature, pour être décisif.

Le RPM, même égratigné par rapport à son score d’antan, est la principale attraction de ce scrutin. Il est donc clair que le jeu pour le nouveau perchoir devra se jouer en son sein. C’est de cela que la règle démocratique trouve toute sa signification; le plus grand parti doit pouvoir en fixer les contours et les conditionnalités.

De ce fait, le RPM, pour gagner une certaine crédibilité au sein de l’opinion publique, doit refuser de se montrer en spectacle pour le choix du nouveau détenteur du perchoir, en fixant, dès le départ, comme dans toutes compétitions politiques dignes de ce nom, avec comme conséquence de régenter la vie politique et institutionnelle du pays, des critères de notoriété, d’expérience et de connaissance avérée des rouages parlementaires.

In fine, le souvenir du président sortant de la future défunte Assemblée nationale ne fait pas ni recette, ni miracle. Essoufflé et n’ayant pas été un leadership flamboyant, surtout empêtré dans des scandales, le président sortant, qui a réussi miraculeusement à sauver sa réélection, à la suite d’une combinaison de liste plutôt fantaisiste, n’a pas beaucoup de soutien pour prétendre défendre valablement son fauteuil.

Dans l’entourage de son propre parti, ils ne sont pas nombreux à se mobiliser pour lui pour ce challenge qui lui semble perdu d’emblée. Ici, les gens veulent une nouvelle notoriété politique ; une forte personnalité, bien élue, et qui, par sa connaissance des intrigues parlementaires, pourrait être capable de porter une présidence décisive et déterminée au service de l’action parlementaire, plutôt de sombrer dans de sorte d’exhibitionnisme politique à consonance égocentrique.

Parmi les nouveaux et les anciens élus du RPM, certains (même si pour la morale politique on tait ici les noms) ont pu montrer à la face du monde qu’ils ont une grande carrure politique, capables, à eux-seuls, d’aller défier de grands rivaux sur leur chemin, et de montrer, par cette occasion, que le RPM détient encore la sève politique nourricière en lui-même pour faire honneur à sa réputation de première force politique du pays.

Ils ont été rares, et même très rares, y compris le président sortant de l’Assemblée nationale, à l’issue de ces élections, de voler par leurs propres ailes pour sauver leur mandat. En définitive, selon les analystes politiques les plus avisés, une telle posture doit compter pour faire le portrait-robot du futur détenteur du perchoir de l’Assemblée nationale. Il s’agit ici d’honorer la combativité politique, l’engagement acharné au service de l’action parlementaire.

En quelque sorte, comme dans d’autres matières dans la vie pratique, ce sera une juste reconnaissance pour l’altruisme politique, incarné chez le combattant politique, durant des années d’efforts politiques, que de dresser le portrait-robot du futur patron de l’hémicycle de Bagadadji à travers un homme ou une femme, dont l’élection ou la réélection, à l’issue de ce scrutin, s’est réalisée en concédant au parti sa véritable légitimité politique.

A partir de ce choix cornélien, tout le reste suivra : prestance politique, expérience des années de pratique parlementaire, grande connaissance de l’environnement politique national et sous-régional, ouverture politique…Si le RPM joue sur ce registre, pour le choix du nouveau détenteur du perchoir, il fera œuvre politique utile, pour lui, pour ses alliés, et pour le pays qui a lui-aussi besoin de connaître de nouvelles étapes parlementaires pour se donner une nouvelle image de sa respectabilité en Afrique et dans le monde.

Oumar KONATE

La Preuve

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