Le ministère de l’Elevage et de la Pêche a organisé, hier au Centre international de conférences de Bamako, une journée d’information sur les législations vétérinaires au Mali et dans l’espace de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA) en matière de pharmacie et d’ordres professionnels vétérinaires. La cérémonie d’ouverture a été présidée par le secrétaire général du département, le Pr Youssouf Sanogo, en présence notamment du représentant résident de l’UEMOA au Mali, Hyacinthe François Akoko, d’experts de cette organisation régionale, de représentants de la profession vétérinaire publique et privée au Mali.
Cette journée était organisée dans le souci de communiquer sur un domaine particulièrement important : le volet « législation » du développement de l’élevage et des ressources animales. Une meilleure connaissance de cette législation intéresse au plus haut point notre pays, dans la mesure où l’effectif de son cheptel le place au premier rang dans l’espace UEMOA et au deuxième rang dans l’espace de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO). En effet, l’élevage représente, au Mali, 38% du Produit intérieur brut (PIB) du secteur agricole et 19% du PIB national. Contribuant aux recettes d’exportation à hauteur de 20% par an en moyenne, il est pratiqué par 80% de la population rurale et constitue la principale source de subsistance pour 30% de cette couche.
L’élevage est aussi d’un apport important dans le maintien de la fertilité des sols grâce à l’apport de fumure organique, facteur d’augmentation de la productivité agricole. Il occupe également une place prépondérante dans le labour attelé qui représente 82% des superficies totales cultivées. Dans le domaine des échanges, le Mali exporte 20% du cheptel sur pied pour une valeur estimée à 50 milliards Fcfa par an. L’élevage joue enfin un rôle important dans la diversification des sources de revenus, dans la lutte contre la malnutrition et la création d’emplois.
Le département entend poursuivre le développement de l’élevage dans une perspective de sécurité alimentaire, de croissance économique durable et de réduction de la pauvreté. Cette vision nécessite la mise en place d’un cadre de gouvernance dont la législation vétérinaire constitue le socle. La journée d’information a pour objet de rendre visible, lisible et audible la portée des réformes de l’UEMOA dans le domaine vétérinaire au Mali.
D’autant plus que notre pays a pris du retard sur les autres membres de l’UEMOA dans la transposition de deux directives du domaine vétérinaire : la directive n° 07/2006/CM/UEMOA du 23 mars 2006 relative à la pharmacie vétérinaire et la directive n° 01/2012/CM/UEMOA du 10 mai 2012 relative à la libre circulation et à l’établissement des docteurs vétérinaires ressortissants des Etats membres de l’UEMOA au sein de l’espace régional. Le retard accusé par notre pays s’explique par les divergences apparues dans la compréhension de ces textes législatifs. Le département de tutelle veut, aujourd’hui, promouvoir à la fois une meilleure compréhension et l’appropriation de ces textes à travers des sessions d’information et de communication.
Les participants de cette journée d’information seront à même de comprendre que les réformes de l’UEMOA couvrent tous les domaines de l’activité économique des Etats, qu’appartenir à « un ensemble » comme l’UEMOA présente des avantages, notamment liés aux principe de subsidiarité, et qu’une législation harmonisée dans un espace communautaire est le socle de la résilience aux divers chocs.
Le secrétaire général du département a rappelé que l’UEMOA avait organisé en mars dernier à Kayes un séminaire de sensibilisation sur la réglementation pharmaceutique vétérinaire, la sécurité sanitaire des aliments et la biosécurité au sein de l’espace. Youssouf Sanogo a invité les participants à s’impliquer pour une meilleure compréhension des deux directives objets de la présente rencontre afin de disséminer l’information et lever toute équivoque.
M. COULIBALY
Source : L’ Essor